le blog de l'athénée

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Ils ont blogué pour l’athénée pendant 10 ans
D'hier à aujourd'hui

Athénée Bernhard Affiches

Posté le : 15 oct. 2009 09:00 | Posté par : Clémence Hérout
Catégorie : Archives

Thomas Bernhard est un auteur régulièrement célébré à l'Athénée: grâce au travail photographique de Dominique Lemaire, directeur technique adjoint du Théâtre, faisons un saut dans le passé de l'Athénée (et du graphisme).

1988: Simplement compliqué
Mise en scène Christian Colin


1991: Les Apparences sont trompeuses
Mise en scène Dominique Féret

 

2003: RitterDeneVoss
Mise en scène Hans Peter Cloos
Comme dans le cas de Minetti, Ritter, Dene et Voss sont des noms d'acteurs ayant réellement existé.

 

2007: L'Ignorant et le Fou
Mise en scène Emmanuel Daumas

 

2008: Claus Peymann compra un paio di pantaloni e viene a mangiare con me
Thomas Bernhard en italien mis en scène par Carlo Cecchi

 

2009: Minetti
Mise en scène Gerold Schumann
À l'Athénée jusqu'au 24 octobre!

 

Bonne journée à tous.

 

Entretien

Flash-forward - Interview!

Posté le : 22 juin 2009 07:18 | Posté par : Clémence Hérout
Catégorie : Archives

Patrice Martinet porte la moustache, mange parfois des endives au jambon, aime beaucoup Beckett, ne regarde pas spécialement le sport à la télévision et ne sait pas qui a inventé le grille-pain.
Mais comme c’est aussi le directeur de l’Athénée, il a beaucoup à nous dire sur la saison qui s’ouvrira en septembre prochain. Après le flash-back (ou analepse) de la semaine dernière, voici donc le flash-forward (ou prolepse) de cette semaine:


«_ En quelques mots, quelle est la particularité de la saison 2009-2010 de l’Athénée Théâtre Louis-Jouvet?
_ C’est une saison qui pérennise la présence de la musique et du théâtre musical à l’Athénée. Proposer autant de spectacles musicaux que théâtraux ayant été une expérience très positive, nous avons décidé de continuer cet effort -car il s’agit véritablement d’un effort, la programmation des spectacles musicaux étant d’une durée différente et les projets étant plus rares. Cette programmation à deux facettes est très satisfaisante pour les artistes et le public ne semble pas être déçu! Nous n’avons pas deux publics : une forte proportion des spectateurs circulent de la musique au théâtre, et c’était aussi ce qui nous intéressait.
Nous changeons également de résidence musicale en passant du Quatuor Psophos à la pianiste Claire-Marie Le Guay. Mais au-delà des artistes, c’est aussi le concept même de la résidence qui se modifie! Le Quatuor Psophos répétait très souvent à l’Athénée et donnait régulièrement des concerts, tandis que Claire-Marie Le Guay travaille chez elle et prend beaucoup de temps pour faire découvrir la musique à des enfants: en plus des concerts à l’Athénée, il existe donc une activité pédagogique dans les écoles de très longue haleine que le public ne perçoit pas forcément mais qui permet d’instaurer une vraie relation avec le spectateur de demain.

_ Quel est le spectacle qui ne devrait pas être là?
_ Les Amours tragiques de Pyrame et Thisbé de Théophile de Viau, qui est une exception consentie au metteur en scène Benjamin Lazar du fait de son talent: l’Athénée programmant des œuvres datant de la fin du 19e siècle à nos jours, une pièce du 17e siècle est un peu hors cadre…

_ Le spectacle le plus risqué?

_ Vénus, de Suzan Lori-Parks monté par Cristèle Alves Meira, mais pour des raisons plus politiques qu’artistiques: le texte raconte l’affaire embarrassante de la vénus hottentote dont la France n’a apparemment pas envie d’entendre parler…

_ Le spectacle dans la continuité de l’histoire de l’Athénée?
_ Sans hésiter, La Cantatrice chauve d’Ionesco dans la mise en scène de Jean-Luc Lagarce reprise par François Berreur. Jusqu’à la mort d’Eugène Ionesco en 1994, seul le Théâtre de la Huchette avait le droit de présenter La Cantatrice chauve à Paris. Mais une fois l’exclusivité levée, nous avons programmé le texte dans la mise en scène de Gábor Tompa: c’était quasiment une révolution de jouer cette pièce à Paris! Nous avons ensuite proposé une première fois le spectacle de Jean-Luc Largarce en 2007, puis La Cantatrice chauve en version opéra il y a quelques mois. L’Athénée en est donc à sa quatrième Cantatrice chauve, il s’agit presque d’un abonnement à cette œuvre…

_ Le spectacle qui vous tient le plus à cœur?
_ (Silence) Tous me tiennent personnellement à cœur, et je n’ai rien programmé pour remplir une case. Avoir plus de désirs que de possibilités, c’est un luxe!

_ Le spectacle du retour?
_ Les Garçons et Guillaume, à table!  de Guillaume Gallienne renoue avec le genre du monologue qui a triomphé à l’Athénée avec Fabrice Luchini, Philippe Clevenot, Philippe Caubère, Marcel Bozonnet ou Redjep Mitrovitsa: c’est un genre que l’on n’exploitait plus malgré nos succès en la matière et que l’on retrouve avec Guillaume Gallienne.

_ Le metteur en scène le plus jeune?
_ Cristèle Alves Meira pour Vénus. Elle a vingt-sept ans.

_ Le plus vieux?
_ Le plus expérimenté, je dirais plutôt, doit être André Wilms pour Le Père.

_ L’Athénée a construit sa réputation sur les textes classiques. Quel est le classique de cette année?
_ Peut-être Une Maison de poupées, d’Ibsen. Sauf que Nils Öhlund, le metteur en scène qui était aussi comédien dans Les Justes et Les Mains sales déjà donnés à l’Athénée, s’est véritablement emparé de la pièce et a vraiment quelque chose à en dire: c’est de toutes façons un texte dont on ne fera jamais complètement le tour…

_ Et pour terminer, qu’y a t-il dans l’air?
_ C’est Guillaume Bourgain, le secrétaire général de l’Athénée, qui a trouvé ce slogan pour la prochaine saison. Vous lui poserez donc directement la question!»

Pour savoir ce qu’il y a dans l’air de la prochaine saison, cliquez ici!

Bon lundi à tous.

Coulisses

Et le strapontin d'or 2009 est attribué à...

Posté le : 18 juin 2009 07:52 | Posté par : Clémence Hérout
Catégorie : Archives

Vous vous souvenez peut-être qu’à la présentation de la saison 2009-2010 à l’Athénée, Benjamin Lazar, programmé pour Les Amours tragiques de Pyrame et Thisbé en mai-juin 2010, avait reçu le strapontin d’or 2008 pour sa précédente venue à l’Athénée pour L'autre Monde ou les états et empires de la lune. À l’époque, il n’avait pas pu venir le chercher, et c’est la raison pour laquelle il l’a reçu devant les spectateurs présents le 25 mai dernier.
Le strapontin d’or 2009 a été lui aussi attribué à un absent cette année, mais refaisons une petite chronologie de la cérémonie…

Inventé par Denis Léger en 2007, le strapontin d’or récompense le plus. Non, je n’ai pas oublié un mot, car le strapontin d’or se décerne selon des critères volontairement flous: chaque membre du personnel de l’Athénée vote pour la personne qu’il préfère, mais selon ses propres exigences.
Pour les votants, le lauréat peut donc être le plus talentueux, le plus ennuyeux, le plus doué, le plus niais, le plus sympathique, le plus tyrannique, le plus travailleur, le plus bagarreur, le plus spirituel, le plus formel,… Chacun vote donc en son âme et conscience pour décerner la récompense suprême de l’Athénée.

Lundi dernier avait lieu la fête de fin saison de l’Athénée où toutes les équipes présentes pour la saison passée sont invitées à venir se rencontrer ou se retrouver pour la soirée. C’est vers 21h que Denis Léger, directeur technique de l’Athénée, a invité toutes les personnes présentes dans le foyer bar à venir se rassembler dans la grande salle pour la remise du prix.

Sur scène, le strapontin, vestige de la salle de l’Athénée avant sa rénovation, attendait son nouveau propriétaire.

C’est après cinq minutes de suspense insoutenable que Denis Léger nous annonça que le strapontin d’or 2009 était décerné à….

 

Thierry Bosc,
l’acteur qui jouait Estragon dans En attendant Godot !


Thierry Bosc étant malheureusement absent, c’est Bernard Levy, le metteur en scène du spectacle, qui est venu sur scène pour récupérer le strapontin, pendant qu’Alexandra Maurice, attachée aux relations publiques, arrivait à le joindre au téléphone.  Très ému, Thierry Bosc a remercié toute l’équipe en promettant de venir chercher son strapontin avec une bouteille de champagne.

Le strapontin d’or a ensuite laissé la place à une piste de danse peu avare en effets sonores et lumineux…

 

Qui sera le strapontin d’or 2010? La liste exhaustive des lauréats potentiels est sur le site de l’Athénée où vous trouverez tous les spectacles programmés pour la prochaine saison!

Bon jeudi à tous.

 

PS : le sondage sur votre lecture du blog est toujours actif ici, et vous pouvez toujours continuer à me dire si, entres autres, vous aimez les endives au jambon...

D'hier à aujourd'hui

Le père éternel

Posté le : 17 juin 2009 08:00 | Posté par : Clémence Hérout
Catégorie : Archives

Dans le bureau de la communication et des relations publiques de l’Athénée où officient Florence Cognacq, Églantine Desmoulins, Alexandra Maurice et Inès Slama se trouve un portrait de Samuel Beckett en grand format.

En connaître la provenance me sembla d’abord être une mission facile, mais je pus rapidement constater que mes sources habituelles, à savoir Denis Léger (directeur technique), Dominique Lemaire (directeur technique adjoint) et Patrice Martinet (directeur de l’Athénée), séchaient complètement sur la question.
Cela ne dérangeait manifestement pas Patrice Martinet que ce Samuel Beckett soit, pour le citer, comme “un père éternel dont on ignore l’origine”: pour ma part, étant du genre opiniâtre, je me transformai rapidement en Inspecteur Clémence pour élucider l’affaire ô combien cruciale.

Un coup de téléphone à Danielle Le Stanc, ancienne responsable des relations publiques à l’Athénée Théâtre Louis-Jouvet, m’apprit que le portrait était l’oeuvre de la photographe Brigitte Enguérand.
Danielle Le Stanc avait pour habitude de constituer des vitrines autour des spectacles dans le bar de l’Athénée, et que c’est à l’occasion d’une pièce de Beckett qu’elle y avait accroché ce portrait.
Elle m’apprit également que Samuel Beckett avait écrit une lettre à Josyane Horville, l’ancienne directrice de l’Athénée, qui lui avait proposé de venir à l’Athénée pour voir Fragments de théâtre I et II dont il est l’auteur: d’après Danielle Le Stanc, il avait poliment décliné l’invitation en prétextant, sans doute avec ironie, qu’il n’allait jamais au théâtre.

 

© Brigitte Enguérand


Si Danielle Le Stanc m’avait bien aiguillée (et mis l’eau à la bouche, et si cette lettre manuscrite de Samuel Beckett se trouvait encore dans les archives de l’Athénée?), elle ne m’avait pas donné le contexte du portrait: elle pensait bien à l’enterrement de Roger Blin, mais les faits remontant à presque vingt-cinq ans, une confirmation (et, accessoirement, une autorisation de publier cette photo sur le blog) s’imposait.

Jointe elle aussi au téléphone, Brigitte Enguérand, en plus de me donner l’autorisation gracieuse de publier sa photo au carré (c’est-à-dire sa photo prise en photo par votre serviteur), m’apprit que le portrait avait été réalisé à l’occasion d’une rencontre personnelle avec Samuel Beckett au Théâtre du Rond Point.

La réponse de Brigitte Enguérand ne me disait pas pourquoi Danielle Le Stanc avait pensé à l’enterrement de Roger Blin pour le contexte de ce portrait, ni si cette lettre manuscrite de Samuel Beckett se trouvait encore dans les cartons de l’Athénée.

Ce fut l’occasion d’une fouille intégrale de l’année 1987 des archives du Théâtre, heureusement très bien classées par Ève Plichart, stagiaire à la Bibliothèque Nationale de France dépêchée à l’Athénée.

Toute excitée à l’idée de peut-être dénicher une lettre manuscrite de Beckett, je fus un peu déçue de ne trouver que le double de la lettre que Josyane Horville lui avait fait parvenir: si cela peut vous consoler, sachez qu’à l’époque Samuel Beckett résidait au 38 du boulevard Saint Jacques dans le 14e arrondissement de Paris.

La déception de ne pas retrouver cette lettre fut compensée par la découverte d’une autre photo de Samuel Beckett:

©Bernard Morlino

Au dos figurait l’inscription manuscrite : “Samuel Beckett à l’enterrement de Roger Blin, le 27 janvier 1984” accompagnée du nom du photographe, Bernard Morlino.

Contrairement à Brigitte Enguérand dont les coordonnées se trouvaient dans les fichiers de l’Athénée, contacter Bernard Morlino ne fut pas chose aisée, mais un mail un peu hasardeux envoyé sur un blog trouva vite une réponse. Si le monsieur donne aujourd’hui dans le journalisme sportif, il fut bien photographe de théâtre dans ces années-là avant d’y renoncer à la mort d’Antoine Vitez.

Deux photos originales de Samuel Beckett et une promesse de lettre manuscrite: les archives de l’Athénée renferment sans doute de nombreux autres secrets.
Quant à moi, comme dirait le personnage bien connu d’une pièce de théâtre bien connue d’un auteur bien connu qu’on associe souvent à Beckett, mon vrai nom est Sherlock Holmes.

(Cette pièce de théâtre se joue d’ailleurs à l’Athénée l’année prochaine : pour découvrir la saison 09-10, cliquez ici!)

Bonne journée à tous.

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