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Entretien

Flash-forward - Interview!

Posté le : 22 juin 2009 07:18 | Posté par : Clémence Hérout
Catégorie : Archives | Artistes de la saison

Patrice Martinet porte la moustache, mange parfois des endives au jambon, aime beaucoup Beckett, ne regarde pas spécialement le sport à la télévision et ne sait pas qui a inventé le grille-pain.
Mais comme c’est aussi le directeur de l’Athénée, il a beaucoup à nous dire sur la saison qui s’ouvrira en septembre prochain. Après le flash-back (ou analepse) de la semaine dernière, voici donc le flash-forward (ou prolepse) de cette semaine:


«_ En quelques mots, quelle est la particularité de la saison 2009-2010 de l’Athénée Théâtre Louis-Jouvet?
_ C’est une saison qui pérennise la présence de la musique et du théâtre musical à l’Athénée. Proposer autant de spectacles musicaux que théâtraux ayant été une expérience très positive, nous avons décidé de continuer cet effort -car il s’agit véritablement d’un effort, la programmation des spectacles musicaux étant d’une durée différente et les projets étant plus rares. Cette programmation à deux facettes est très satisfaisante pour les artistes et le public ne semble pas être déçu! Nous n’avons pas deux publics : une forte proportion des spectateurs circulent de la musique au théâtre, et c’était aussi ce qui nous intéressait.
Nous changeons également de résidence musicale en passant du Quatuor Psophos à la pianiste Claire-Marie Le Guay. Mais au-delà des artistes, c’est aussi le concept même de la résidence qui se modifie! Le Quatuor Psophos répétait très souvent à l’Athénée et donnait régulièrement des concerts, tandis que Claire-Marie Le Guay travaille chez elle et prend beaucoup de temps pour faire découvrir la musique à des enfants: en plus des concerts à l’Athénée, il existe donc une activité pédagogique dans les écoles de très longue haleine que le public ne perçoit pas forcément mais qui permet d’instaurer une vraie relation avec le spectateur de demain.

_ Quel est le spectacle qui ne devrait pas être là?
_ Les Amours tragiques de Pyrame et Thisbé de Théophile de Viau, qui est une exception consentie au metteur en scène Benjamin Lazar du fait de son talent: l’Athénée programmant des œuvres datant de la fin du 19e siècle à nos jours, une pièce du 17e siècle est un peu hors cadre…

_ Le spectacle le plus risqué?

_ Vénus, de Suzan Lori-Parks monté par Cristèle Alves Meira, mais pour des raisons plus politiques qu’artistiques: le texte raconte l’affaire embarrassante de la vénus hottentote dont la France n’a apparemment pas envie d’entendre parler…

_ Le spectacle dans la continuité de l’histoire de l’Athénée?
_ Sans hésiter, La Cantatrice chauve d’Ionesco dans la mise en scène de Jean-Luc Lagarce reprise par François Berreur. Jusqu’à la mort d’Eugène Ionesco en 1994, seul le Théâtre de la Huchette avait le droit de présenter La Cantatrice chauve à Paris. Mais une fois l’exclusivité levée, nous avons programmé le texte dans la mise en scène de Gábor Tompa: c’était quasiment une révolution de jouer cette pièce à Paris! Nous avons ensuite proposé une première fois le spectacle de Jean-Luc Largarce en 2007, puis La Cantatrice chauve en version opéra il y a quelques mois. L’Athénée en est donc à sa quatrième Cantatrice chauve, il s’agit presque d’un abonnement à cette œuvre…

_ Le spectacle qui vous tient le plus à cœur?
_ (Silence) Tous me tiennent personnellement à cœur, et je n’ai rien programmé pour remplir une case. Avoir plus de désirs que de possibilités, c’est un luxe!

_ Le spectacle du retour?
_ Les Garçons et Guillaume, à table!  de Guillaume Gallienne renoue avec le genre du monologue qui a triomphé à l’Athénée avec Fabrice Luchini, Philippe Clevenot, Philippe Caubère, Marcel Bozonnet ou Redjep Mitrovitsa: c’est un genre que l’on n’exploitait plus malgré nos succès en la matière et que l’on retrouve avec Guillaume Gallienne.

_ Le metteur en scène le plus jeune?
_ Cristèle Alves Meira pour Vénus. Elle a vingt-sept ans.

_ Le plus vieux?
_ Le plus expérimenté, je dirais plutôt, doit être André Wilms pour Le Père.

_ L’Athénée a construit sa réputation sur les textes classiques. Quel est le classique de cette année?
_ Peut-être Une Maison de poupées, d’Ibsen. Sauf que Nils Öhlund, le metteur en scène qui était aussi comédien dans Les Justes et Les Mains sales déjà donnés à l’Athénée, s’est véritablement emparé de la pièce et a vraiment quelque chose à en dire: c’est de toutes façons un texte dont on ne fera jamais complètement le tour…

_ Et pour terminer, qu’y a t-il dans l’air?
_ C’est Guillaume Bourgain, le secrétaire général de l’Athénée, qui a trouvé ce slogan pour la prochaine saison. Vous lui poserez donc directement la question!»

Pour savoir ce qu’il y a dans l’air de la prochaine saison, cliquez ici!

Bon lundi à tous.