le blog de l'athénée

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Perspective

Examen en perspective

Posté le : 10 oct. 2016 07:12 | Posté par : Le Tone
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Perspective

Ce diable de mai 1968

Posté le : 28 sept. 2016 07:00 | Posté par : Le Tone
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Perspective

C'est fantastique

Posté le : 20 sept. 2016 06:30 | Posté par : Clémence Hérout
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Tourné en pleine Occupation, le film La Symphonie fantastique de Christian-Jaque raconte la vie d’Hector Berlioz avec Jean-Louis Barrault dans le rôle-titre, mais aussi Bernard Blier, Lise Delaware et Renée Saint-Cyr.
 
Après s’être fait renier par sa mère (en toute simplicité, à base de « tu es mort pour nous », « ma malédiction te suivra partout » et « nous n’avons plus d’enfant ») et repousser par l’actrice irlandaise dont il est tombé amoureux après l’avoir vu jouer à l’Odéon mais qui, elle, ne l’a pas remarqué (et on peut la comprendre), le personnage de Berlioz commence à composer sa Symphonie fantastique dans cette scène hallucinée, suivie de sa réception chez des éditeurs peu séduits.



Si vous ne voyez pas la vidéo, retrouvez-la ici sur YouTube :
https://youtu.be/EAgdF-rLHxs?t=26m30s

 
Nous sommes en 1830 : Hector Berlioz a moins de trente ans, il vient d’abandonner ses études de médecine et n’a composé qu’une dizaine d’autres œuvres. Comme Le Tone vous l’a raconté la semaine dernière, La Symphonie fantastique est teintée de théâtre puisqu’il suit une histoire, que Berlioz avait fait publier séparément quelques jours avec sa première audition.
Un jeune musicien tombe amoureux d’une femme et se laisse aller à ses rêveries. Partout où il se rend, la pensée de sa bien-aimée s’impose à lui. Un soir, alors qu’il se promène dans les champs, son idée fixe trouble une jolie scène pastorale. Le musicien rêve ensuite qu’il a tué cette femme et qu’on le mène à l’échafaud : il s’imagine enfin à ses propres funérailles où se déroule un sabbat.
 
De cette influence du théâtre dans la musique de Berlioz, le compositeur Paul Dukas écrit dans La Revue Hebdomadaire en 1894 : « La première conviction qui s’impose après l’audition de la musique de Berlioz, quel que soit le sujet auquel elle s’applique, quelle que soit la forme particulière qu’elle revête, c’est celle de la nature dramatique du style de son auteur. Tout, avec Berlioz, […] devient drame. […] Une telle compréhension de la musique est avant tout dramatique, et l’on peut dire que Berlioz est compositeur dramatique, même quand il n’écrit pas pour la scène. »
 
Si la puissance expressive de La Symphonie fantastique fait en grande partie son caractère singulier, il faut y ajouter son souffle mélodique, sa créativité rythmique et son exploitation complète des possibilités des instruments de l’orchestre.
C’est ainsi que le compositeur Edgard Varèse déclarait par exemple « Berlioz est le créateur de la symphonie dramatique et l’inventeur de l’orchestre moderne. S’il vivait aujourd’hui, il serait certainement un des premiers à déplorer la stagnation de la musique et à vouloir de nouveaux instruments et de nouveaux moyens sonores » (cité par Fernand Ouellette).
 

 
C’est la raison pour laquelle on peut imaginer que Hector Berlioz ne renierait pas la transcription/réorchestration/arrangement de sa Symphonie fantastique par Arthur Lavandier, qui d’ailleurs a moins de trente ans lui aussi.
On espère vous voir samedi ou dimanche pour fêter la réouverture de l’Athénée et découvrir cette version inédite de La Symphonie fantastique !
 
Bonne journée
 
Clémence Hérout
 
 
Sources
La Symphonie fantastique, film de Christian-Jaque sorti en 1942
Paul Dukas, Roméo et Juliette d’Hector Berlioz, Revue hebdomadaire no 31, décembre 1894
Fernand Ouellette, Edgard Varèse, éditions Seghers, Paris, 1966.
Article consacré à Berlioz dans Guide de la musique symphonique, François-René Tranchefort (direction), Fayard, Paris, 1986.

Perspective

Double hommage

Posté le : 13 juin 2016 17:55 | Posté par : Clémence Hérout
Catégorie : Travaux | + d'infos sur athenee-theatre.com

Je vous le disais la semaine dernière, les visiteurs présents sur les journées portes ouvertes et la présentation de saison 2016-2017 ont pu voir une petite exposition des maquettes des théâtres rénovés ou conçus par l’agence d’architecture Fabre/Speller, avec bien sûr celle de l’Athénée au milieu.


En temps normal, j’aurais directement effacé cette photo, qui comporte un gros défaut optique appelé flare, provoqué par une source lumineuse ponctuelle de forte intensité passant dans l’objectif (ici, un projecteur très en forme). Mais ce matin, le flare m’est apparu en rainbow flag (drapeau arc-en-ciel), comme un hommage aux victimes de l’attentat dans la boîte homosexuelle d’Orlando.
 
Installées dans les loges du parterre, les maquettes suivaient les époques de construction de leur modèle. Pour la période 1850, on trouvait le théâtre municipal de Valence


le théâtre municipal d’Arles


 
et le théâtre Mariinksi de Saint-Pétersbourg.


Ces salles, construites en suivant la tradition du théâtre à l’italienne (loges disposées en galerie, petit parterre, plateau en pente…), doivent souvent être rénovées en reconstruisant des éléments détruits dans les années 1960, comme les loges et les décors. L’utilisation technique du plateau ainsi que le confort et la praticité de la salle sont également les enjeux principaux des travaux.
 
Pour la période 1900, on trouvait la maquette de l’Opéra de Clermont-Ferrand


du théâtre municipal de Montluçon


et de la salle de concert Mariinksi.


 
L’époque est à l’embellissement de la ville et à l’élitisme : baignoires, loges, plateaux de grande taille avec équipement pour les spectacles lyriques, éclairage électrique ou rideau de fer caractérisent généralement les salles construites à cette époque. La rénovation doit alors souvent réussir l’équilibre entre le décor historique et les équipements scéniques contemporains.
 
Les années 1930 apportent de nombreux changements : autour de la salle elle-même, souvent plus frontale (les sièges sont moins disposés en arc de cercle) les théâtres proposent désormais des foyers, brasseries, espaces de rencontres, salles de répétition… Les décors sont très différents, avec une influence de l’art déco ou du rationalisme classique. Le travail de l’architecte vise ainsi le renforcement des capacités scénographiques et culturelles de la salle, qui porte désormais une valeur sociale.

L’agence Fabre/Speller a par exemple rénové le Théâtre de la Cité Internationale à Paris, 


le Théâtre National Populaire de Villeurbanne 

 
ainsi que le cinéma Le Louxor à Paris.


 
 
Rendez-vous enfin aux années 1990, où les théâtres créés sont dorénavant des boîtes noires ou « théâtres studios » transformables en fonction des spectacles. Il s’agit alors d’innover dans le domaine de la qualité d’accueil et de la transformation scénique, à commencer par l’assise du public, le rapport entre la scène et la salle, le cadre de scène, l’équipement scénique ou les services aux artistes.

L’agence Fabre/Speller a ainsi conçu la salle Maria Casarès de Montreuil, 


 
le théâtre des Salins de Martigues


 
ou le Théâtre des Ursulines (Le Carré) de Château-Gontier.


 
Côté Athénée, dont la maquette était en bonne place : les travaux continuent, mais le Théâtre est désormais ouvert. N'hésitez pas à prendre vos places et abonnements pour la saison prochaine.



Bonne semaine.

Clémence Hérout
 
Les cartels de l’exposition, dont s’inspire grandement cet article, ont été écrits par l’architecte Xavier Fabre. La scénographie et l’installation de l’exposition sont de Simon Cobigo.

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