le blog de l'athénée

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Coulisses

La petite boutique de souvenirs

Posté le : 25 mai 2010 08:10 | Posté par : Clémence Hérout
Catégorie : Entre nous - tchat | Une Maison de Poupées

Bonjour, j'espère que vous allez bien après ce lundi de Pentecôte qui fut férié à l'Athénée.

L’équipe d’Une maison de poupées a quitté l’Athénée samedi. Quelques souvenirs en vrac:

La petite lampe d’enfant posée en avant-scène.

 

Olivia Brunaux (rôle de Nora) et Gil Isoart (conseil chorégraphique).

 

L’ombre de Xavier Carré (créateur des lumières) dans le décor conçu par Virginie Leforestier (scénographe).



Alexis Danavaras (rôle du docteur Rank) en coulisses.

 


Féodor Atkine (rôle de Torvald) en coulisses.

 


Bernard Mazzinghi (rôle de Krogstad) en coulisses.

 


Olivia Brunaux (rôle de Nora) et Bernard Mazzinghi (rôle de Krogstad) en coulisses.

 

Alexis Danavaras (rôle du docteur Rank) et Emmanuelle Grangé (rôle de Kristine) en coulisses.

 

Emmanuelle Grangé (rôle de Kristine) en coulisses.

 

En coulisses, Emmanuelle Grangé (rôle de Kristine), Féodor Atkine (rôle de Torvald) et Alexis Danavaras (rôle du docteur Rank) regardant et commentant la pièce par écran interposé.

 

 

Les pâtisseries grecques qu’Alexis Danavaras (rôle du docteur Rank) m’a offertes: sans doute les meilleurs gâteaux que j’ai jamais mangés.

 

Le petit bateau fait par Xavier Carré (créateur des lumières) avec un billet d’entrée au spectacle.

 

Le piano de Claire-Marie Le Guay dans le décor d’Une Maison de poupées lors de ses concerts du lundi 17 mai.

 

 

Un extrait du tchat qui a eu lieu mercredi 19 mai avec Nils Öhlund sur le site de l’Athénée:
«Julien: Bonjour, je voulais tout d'abord vous remercier pour cette mise en scène ! Avez-vous déjà une idée de la prochaine pièce que vous mettrez en scène ? merci beaucoup
Nils Öhlund: J'ai besoin d'achever cette histoire d'abord, et de retourner sur les planches en tant qu'acteur. Mon travail de metteur en scène se nourrit de celui d'acteur et inversement.
Inge: Avec cette traduction, il me semble que Nora est moins infantile que dans les versions habituelles, et le texte du XIXe était peut-être plutôt dans ce sens ?
Nils Öhlund: Le génie d'Ibsen est de dynamiter ce genre d'a prioris. Nora revendique son intelligence et son indépendance dès le début de la pièce, face à Kristine notamment. Ce qu'elle a entrepris pendant 10 ans n'est pas rien à mes yeux. Elle se bat contre l'image qu'on lui renvoie d'elle-même, tout en en usant.
Vanille: J'ai moi aussi beaucoup aimé la pièce et les propos très fins du metteur en scène sur les rapports de couple. Pourquoi avoir choisi de ne pas représenter les enfants sur scène? Est-ce pas souci d'économie?
Nils Öhlund: Les enfants sur scène, c'est comme des animaux ! Quand ça joue bien, ça fascine et ça sort de la pièce ! J'ai l'impression d'être au cirque. Et quand ça joue mal, ça me sort encore plus de la pièce. Je trouve que leur présence dans l'écriture est un peu accessoire. Scènes de la vie conjugale de Bergman m'a renforcé dans l'idée de ne pas les montrer.
judith: Je trouve très bien que l'on entende les enfants sans les voir. Je suis d'accord sur la réponse de Nils. Ce serait différent si la pièce tournait autour d'eux, ce n'est pas le cas dans celle-ci.
Louise: Bonjour, je voulais savoir pourquoi vous aviez choisi cette scénographie très spéciale qui ressemble à un plateau de cinéma, est-ce pour faire écho à la vidéo ?
Nils Öhlund: En tant qu'acteur j'ai toujours été fasciné par l'effet produit par un décor reconstitué en studio. Observer derrière la caméra des êtres qui vivent quelque chose dans un environnement, qui a le semblant du réel, mais qui reste complètement faux. Il m'a vraiment fait penser à une maison de poupée, comme celle des enfants dont on peut voir l'intérieur aussi! Pour moi c'est comme une cage de laboratoire, observer des spécimens. Nous sommes les spectateurs, invités à observer l'intimité de ces gens-là.
Coline: Est-ce que, comme le dit Stanislavki, tous les objets ont une signification et une utilité, dans votre mise en scène (et je suppose que c'est le cas!) Auquel cas, je me posais la question suivante:quelle est l'utilité du vase de fleur rouge? (il est utilisé, mais a-t-il une signification?)
Nils Öhlund: Les fleurs rouges sont présentes dans le texte d'Ibsen, mais normalement elles doivent ornementer le sapin. J'ai fait ce choix qui me paraissait moins cocasse aujourd'hui et permettait de brûler le document. La mise en scène est souvent l'art de trouver des solutions à des contraintes…»


La suite du journal d’Emmanuelle Grangé (rôle de Kristine) dont vous aviez pu voir le début sur le blog ici :
«12 mai, 14h
Lacrymaux
C’est tout de bois, de fantômes, le théâtre de l’Athénée ; du balcon de ma loge, je veux croire et voir qu’un flamboyant pousse dans la cour, cet arbre d’Afrique qui embrase tout.
C’est surtout de chair et d’infinies retenues, élégance des gens de ce théâtre-là. Oh ! si je les citais tous, je me traiterais, aussitôt dit, bougresse d’actrice, de maternaliste sur un podium de remise de prix moliérisable, alors, non, sacrebleu, Vous, Gens de l’Athénée, sachez que, tous les soirs, vous nous emportez, nous soutenez si bien…
Derrière la porte de chaque loge, un drôle de cérémonial se concocte : l’acteur s’isole, œuvre à des préparatifs singuliers comme brosser pour la énième fois le cheveu, se gargariser d’une ultime dose de gelsenium, éructer en douce ou en sonore tous les miasmes du fameux trac…
Tout se lit lorsque, dans le foyer, nous nous retrouvons, costumés, guindés à quinze minutes de la représentation. Chaque soir est une finale unique de coureurs de fond. Oyez, voyez les visages blêmes, on penserait que tous viennent de pleurer, il y a du blanc et puis du rouge sur la peau, dans les yeux,  des mains froides, des mains moites, des embrassades, des "qu’est-ce que je fous là, je serais mieux chez moi", des rires —c’est toujours ça de pris—, un gros de solennel et un désir gros comme ça de marathonner encore en  équipe dans le texte d’Ibsen !

Sur scène, des larmes de joie, de colère, d’épuisement, de retenue, visibles ou non, c’est le texte qui traverse les yeux et déboule de vie.

 
23 mai, 18h : terriblement fatiguée, pourquoi ai-je mal à l’épaule droite? Tu sais quoi, oui, ce péremptoire  éphémère de la représentation théâtrale…

"Torvald : Ne plus rester assis, là, seul, à m’ennuyer. Et toi, ne plus faire souffrir tes yeux bénis et tes petites mains toutes lacérées.
Nora sans qu’on puisse distinguer si c’est un soulagement ou un regret : C’est fini ... pour toujours ?
Torvald  acquiesce.
Nora : C’est si merveilleux, délicieux à entendre. Maintenant je vais te dire comment j’ai pensé que nous devrions aménager la maison après les fêtes."
 
(Une maison de poupéeS, H. Ibsen, acte I, scène 1, traduction, adaptation, mise en scène de Nils Öhlund, s’est jouée du 5 au 22 mai 2010 au théâtre de l’Athénée, Paris) »

 

Alexis Danavaras (rôle du docteur Rank), Emmanuelle Grangé (rôle de Kristine), Féodor Atkine (rôle de Torvald), les cheveux d’Olivia Brunaux (rôle de Nora) et Bernard Mazzinghi (rôle de Krogstad) sortant de scène pendant les saluts.

 

 

 

Après Une maison de poupées, c’est Benjamin Lazar, que vous avez peut-être déjà vu à l’Athénée dans L’autre monde ou les états et empires de la lune en 2008, qui arrive dès jeudi dans Les Amours tragiques de Pyrame et Thisbé de Théophile de Viau.

Bon mardi !