Des sous !!!
Catégorie : Partenariat et mécénat
“Culture et communication : un budget en forte hausse”, c’est le titre d’un article actuellement en première page du site du Ministère de la Culture.
En effet, selon les chiffres fournis avant-hier par le Ministère des Finances, le projet de budget pour la Culture progresse de 5% par rapport au projet de loi de finances 2009, soit une hausse de 433 millions d’euros pour l’année 2010.
Le Ministère de la Culture ayant choisi d’investir tout particulièrement sur l’entretien et la restauration du patrimoine historique, c’est le “programme patrimoine” qui bénéficie le plus de cette hausse de crédit avec une progression de 10%, soit 100 millions d’euros supplémentaires.
Côté spectacle vivant, 15 millions d’euros supplémentaires avaient été exceptionnellement alloués au secteur pour accompagner le processus de discussion des Entretiens de Valois : cette mesure extra-budgétaire a été consolidée, et la hausse des crédits pour le spectacle vivant s’élève à 0,4%.
Le Ministère de la Culture n’est pas le seul concerné par cette hausse budgétaire, les Ministères de l’Emploi, de l’Écologie, de la Recherche et de l’Éducation bénéficiant également d’une progression de leur crédit (ce qui n’est pas forcément synonyme de créations d’emplois, la suppression de 16000 postes d’enseignants pour 2010 étant prévue), tandis que le plan de relance géré par le tout nouveau Ministère du même nom s’élève à 33 milliards d’euros.
Ce projet de budget repose sur un déficit de l’État de 116 milliards d’euros (contre, par exemple, 60 milliards en 2003) avec une dette publique représentant environ 84% du Produit Intérieur Brut.
Dans le cas du Ministère de la Culture, favoriser le patrimoine correspond à choisir une politique économique d’investissement de l’État au prix d’un déséquilibre des finances publiques afin de relancer l’activité économique et donc les créations d’emploi et la consommation.
En effet, en particulier selon les théories de l’économiste John Maynard Keynes décédé en 1946, la variation initiale d’un investissement entraînerait un effet final plus important : autrement dit, il existerait un effet multiplicateur qui ferait que l’argent au départ investi par l’État se retrouverait multiplié à ses passages dans le circuit économique. Rénover le château du Haut-Koenigsbourg ou engager des travaux dans le Musée du Louvre créerait ainsi des emplois qui favoriseraient la hausse de la consommation qui elle-même encouragerait l’augmentation de la production.
Cet effet multiplicateur doit cependant être tempéré par le coût de l’emprunt public (en empruntant de l’argent, l’État est redevable d’intérêts), l’importance de l’importation (importer des produits étrangers freine la production dans le pays concerné) et enfin la tendance des ménages à épargner (l’épargne est considéré comme une fuite parce qu’elle correspond à un revenu non consommé qui n’a donc aucune incidence sur la production).
L’économie n’étant pas une science mais plutôt liée à des choix bien politiques, notons que l’efficacité de l’investissement et l’effet multiplicateur sont contestés par d’autres économistes.
Pour connaître le détail du budget du Ministère de la Culture, retrouvez le communiqué de presse du jeudi 1er octobre 2009 ici.
N’étant pas économiste de formation (on s’en doutait) et ayant l’obligation de faire court, il est possible que j’aie commis quelques approximations. Que les économistes n’hésitent pas à apporter leurs précisions!
Bon vendredi et bon week-end à tous.