le blog de l'athénée

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Coulisses

Les petits objets de Denis Léger (2)

Posté le : 27 oct. 2008 08:00 | Posté par : Clémence Hérout
Catégorie : Le Tribun/Finale

Denis Léger, le directeur technique de l'Athénée, est très heureux d'avoir Aretha Franklin dans son bureau (à moins que cela soit quelqu'un d'autre, je ne sais plus bien) et vous remercie tous pour votre engagement du 8 octobre dernier.
Après le buste mystère, place aujourd'hui à l'animalerie!

Rat Denis Léger

"_ Qu'est-ce qu'il est moche, ce rat!
_ On était avec mon fils à Disneyland, et il voulait absolument qu'on lui achète ce rat tiré de je ne sais quel dessin animé. Il faisait des pieds et des mains pour l'avoir, nous sommes donc évidemment restés très fermes et l'avons acheté au bout de dix minutes (tu verras, quand tu auras des enfants) C'était à prévoir, le rat lui faisait déjà peur au bout de deux jours. Alors je l'ai amené ici."

 

Cheval Denis Léger

"_ Lui, il vient de Pologne! Il m'a été offert par Patrick Penot, ancien administrateur de l'Athénée et aujourd'hui codirecteur du Théâtre des Célestins à Lyon. Après son poste à l'Athénée, il est parti diriger l'Institut Français de Varsovie, dont il avait d'ailleurs déjà été directeur auparavant. Un jour, en repassant par l'Athénée, il m'a offert ce petit cheval qu'il avait acheté à Cracovie."



Corbeau marionnette Denis Léger

"_ Il y a plein de corbeaux autour de chez moi, j'en vois tous les jours. Au début, cela m'inquiétait, puis j'ai fini par m'imaginer qu'il s'agissait des gens que j'aimais réincarnés en corbeaux. Moi aussi d'ailleurs, je me réincarnerai en corbeau, tu verras. Celui-là vient de Monsieur Bonhomme et les incendiaires de Max Frisch monté par Claude Stratz en 2001. C'est en fait une marionnette qui apparaissait comme un oiseau de mauvais augure dans la pièce et que le comédien essayait d'attraper.



Corbeau Knock Denis Léger

"_ Encore un, il vient de Knock ou le triomphe de la médecine de Jules Romains monté par Maurice Bénichou en 2002. Les personnages sont dans une voiture et, pour évoquer le trajet et le paysage qui défile, on faisait passer tout un tas de choses sur une roue placée derrière la voiture. Ce corbeau aurait dû en faire partie, mais ils l'ont finalement abandonné, tout comme les oies que tu trouveras dans le foyer des comédiens."



Oies foyer des comédiens

Effectivement, elles sont bien là, mais elles ont manifestement souffert de l'épisode de la grippe aviaire…


J'espère que vous allez bien en ce début de semaine où commence un nouveau spectacle, Le Tribun/Finale de Maurico Kagel dans une mise en scène de Jean Lacornerie et une direction musicale de Pierre Roullier.

PS : si quelqu'un a une idée du dessin animé de Walt Disney d'où est tiré le rat, je suis preneuse! (personnellement je pensais à La Belle et le clochard, mais rien de certain). Bonne journée!

Pleins feux

"Nous pouvons tous avoir une vie belle et libre mais nous l'avons oublié."

Posté le : 20 oct. 2008 08:41 | Posté par : Clémence Hérout
Catégorie : Le Tribun/Finale

La sortie du Chanteur de jazz (Jazz Singer) en 1927 fait passer le cinéma du côté du parlant -ou plutôt du chantant, car le film est une comédie musicale avec peut-être une minute de passages parlés au total. Neuf ans plus tard, Charles Chaplin sort lui aussi du cinéma muet par la chanson : c'est dans Les Temps Modernes où il entonne un air aux paroles inintelligibles -entrer dans le présent par une langue inconnue était sans doute le plus approprié pour un Charlot devenu universel.

Le Dictateur continue la révolution en faisant presque table rase : Charles Chaplin s'installe dans le cinéma parlant en même temps qu'il abandonne le personnage de Charlot qui a fait sa renommée. Chaplin interprète à la fois le dictateur et un barbier, et Charlot est toujours présent par petites touches dans ce dernier avant de définitivement s'effacer dans le discours final : c'est la première fois que Charles Chaplin parle, et c'est la dernière fois que Charlot apparaît.

Appel au réveil des démocraties autant que charge violente contre la dictature, le discours paraîtrait naïf aujourd'hui si l'on oubliait le contexte du film, sorti en 1940 à une époque où les Etats-Unis se tiennent à l'écart des troubles européens et où la France et la Grande-Bretagne sortent à peine de la "drôle de guerre" : Charles Chaplin ne parlerait jamais pour ne rien dire...

Son film suivant, Monsieur Verdoux, continue donc dans le parlant en évoquant la crise financière : Henri Verdoux, employé de banque parisien réduit au chômage après la crise de 1929, décide de gagner sa vie en épousant de riches dames âgées qui meurent rapidement après les noces -pour surmonter la crise actuelle, vous savez ainsi ce qu'il vous reste à faire.

Le Dictateur et l'Athénée donc, quel rapport? Après L'Opéra de quatre notes joué à partir de mercredi, c'est Le Tribun / Finale qui prendra la relève la semaine prochaine.
Dans le style du théâtre musical, ces deux pièces écrites et composées par Mauricio Kagel (Le Tribun en 1978, Finale en 1981) n'hésitent pas entre texte et musique pour lier indissolublement les deux. Posant également la question de la tyrannie et de la soumission, Le Tribun et Finale opèrent, pour reprendre les mots de Bernard Bloch, l'acteur unique des deux pièces, une "déconstruction poétique du politique" en montrant combien la démagogie et le populisme sont aussi fondés sur la musique d'un discours.

Le théâtre musical de Mauricio Kagel monté par Jean Lacornerie résonne ainsi étrangement avec Le Dictateur de Charles Chaplin : le film est projeté ce soir à 20h30 au cinéma Le Balzac, situé rue Balzac dans le 8e arrondissement de Paris. Seront présents à cette projection l'acteur et les musiciens du Tribun et de Finale, Bernard Bloch et L'Ensemble 2e2m.

Bon film, bon lundi et, pour la première de L'Opéra de quatre notes, à mercredi!