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Coulisses

Élémentaire, mon cher Jouvet (3)

Posté le : 23 juin 2009 08:21 | Posté par : Clémence Hérout
Catégorie : Direction Patrice Martinet

Je vous ai déjà parlé de la caverne d’Ali Martinet, le directeur de l’Athénée (ici et ). Voici aujourd’hui l’histoire d’un premier objet présent dans son bureau, le pupitre (la voiture rouge à ses pieds viendra après):

 

Ce pupitre vient du Consulat général de France à Cluj-Napoca (ou Klausenburg)  en Transylvanie (Roumanie) qui a fermé ses portes dans les années 1948-49.
Très francophile, la Roumanie accueillait sur son territoire un important réseau français mais, à l’arrivée au pouvoir du Parti Communiste, les relations diplomatiques avaient été rompues et les représentations françaises fermées à l’exception de l’ambassade de Bucarest.

Les archives et divers objets du consulat de Cluj-Napoca sont donc repartis en France, et ce qui restait a été mis sous scellés dans le bâtiment ainsi devenu villa fantôme. Arrivé comme lecteur à l’université de Cluj-Napoca dans les années 1970, Patrice Martinet a décidé de s’employer à rouvrir la maison mystère.

La détermination paye et le jeune professeur de l’époque réussit à soutirer l’accord nécessaire à la levée des scellés: c’est donc en compagnie du maire de la ville et de l’ambassadeur français que Patrice Martinet découvrit un lieu rempli de poussière où restaient encore un peu de mobilier, deux mille livres et un coffre-fort.
Les livres ont été donnés à l’université de la ville après un tri minutieux par la censure et le mobilier vendu aux enchères: c’est à cette occasion que Patrice Martinet, voulant garder un souvenir de cette aventure, acheta ce pupitre à l’État français.

À l’intérieur, il trouva un timbre sec qui permet de réaliser une empreinte sur papier selon un système de gaufrage et qui avait dû servir pour les passeports: le pupitre a donc sans doute été utilisé pour réaliser des papiers d’identité, et Patrice Martinet peut ainsi confectionner aujourd’hui des faux papiers émanant du défunt “consulat de France en Transylvanie”.

Quant au coffre-fort, il n’a jamais pu savoir ce qu’il contenait, mais un bruit de verre suivi d’un écoulement de liquide alcoolisé à travers la porte le jour de son transport lui laisse penser qu’on a dû y cacher des bouteilles de vins et autres spiritueux…

Bonne journée à tous.