le blog de l'athénée

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Coup de théâtre

Mais on est samedi ?

Posté le : 06 juin 2009 07:39 | Posté par : Clémence Hérout
Catégorie : Les Justes

Je vous poursuis jusque dans votre week-end, mais c’est pour la bonne cause: ce soir, c’est la dernière des Justes d’Albert Camus, et aussi la dernière de toute la saison 2008-2009 de l’Athénée.

Terminons donc la saison (et la semaine) dans la bonne humeur avec ces quelques photos d’un filage technique: pour régler les projecteurs, les techniciens ont besoin d’une doublure lumière, c’est-à-dire une personne présente sur scène pour remplacer les comédiens.
Ce jour-là, les remplaçants en question n’avaient manifestement pas très envie de rester debout à attendre…

Guy-Pierre Couleau, le metteur en scène, rampe aux pieds de Marie-Noëlle Boucart, régisseure générale.
Quelques secondes plus tard, il répondra très sérieusement au téléphone: “Non, je suis vraiment très pris en ce moment, je ne peux pas vous voir avant octobre.”

Vous aviez déjà aperçu la silhouette de Laurent Schneegans, le créateur lumières des Mains sales et des Justes : le voici en compagnie de Marie-Noëlle Bourcart en train de jouer scène après scène tous les personnages des Justes.
Et comme on le voit, les comédiens n’ont pas beaucoup de souci à se faire question concurrence…


La saison se termine donc aujourd’hui avec une représentation des Justes à 15h suivie de la dernière à 20h, mais le blog continue jusqu’à la fin du mois de juin! À lundi.

Coulisses

Entre-deux

Posté le : 05 juin 2009 08:35 | Posté par : Clémence Hérout
Catégorie : Les Justes

Pendant le spectacle, que font les acteurs pendant qu’ils ne jouent pas?

Ils changent de costume s’il y a lieu, attendent quelques minutes en coulisses en regardant le spectacle, et ont parfois des activités moins conventionnelles.
Dans les coulisses, voici ce que nous ont dit hier soir quelques acteurs des Justes et des Mains sales pendant la représentation des Justes :


“_ Je lis un bouquin, Les hommes qui n’aimaient pas les femmes.
_ Tu vas entrer en scène et toi, juste avant, tu lis un thriller…
_ Oui. Dans le rôle que j’interprète dans Les Justes, je n’ai pas besoin d’être en lien avec ce qui s’est passé avant.”

“_ J’apprends le chinois écrit, alors pendant Les Mains sales je m’entraînais à tracer les idéogrammes tout en écoutant les retours. Pour Les Justes, j’ai moins de temps, surtout que je dois changer de costume, alors je papote, je regarde ce qui se passe…”

“_ Je fume un cigare. Sur Les Mains sales j’avais même le temps de jouer au tarot avec Olivier, Michel, Xavier et Stéphane.”

“_ Mais qu’est-ce que c’est ???
_ Ça, c’est un jeu d’échecs électronique! J’y joue en attendant, et puis c’est tout petit, c’est pratique en tournée. Sinon je lis, souvent…
_ C’est ça que tu lis en ce moment? Les Contes de la Bécasse de Maupassant?
_ Oui, j’aime bien. Ce sont des histoires courtes. Mais dans l’ensemble j’écoute les retours, surtout. J’écoute tout le temps.
_ Tu n’as pas peur de manquer ton entrée?
_ Non, parce que je me prépare suffisamment à l’avance. Pour moi comme pour les autres, je ne veux pas prendre le risque d’arriver en retard.”

“_Quand le spectacle est encore frais, j’aime bien parler de ce qu’on vient de jouer avec les autres acteurs à chaud, dans les coulisses, entre deux scènes. Sinon, ce que je fais dépend des spectacles mais, pour un spectacle donné je me rends compte que c’est quasiment la même chose à chaque représentation: qu’au même moment tu vas aux toilettes même si tu n’as pas envie, que tu croises la même personne dans les coulisses à la même heure… Pendant Les Mains sales, je retournais de temps en temps en loge, parfois j’avais juste le temps de monter et de redescendre d’ailleurs. Et une fois que je suis dans ma loge, je ne fais rien, en fait. C’est juste quelques minutes, le temps de me retrouver un peu…”

On n’a pas posé la question à celle qui reste en coulisses pendant tout le spectacle à écouter, très concentrée, et qu’on n’a pas voulu déranger, et à ceux qui n’ont manifestement que le temps de changer de costume en trombe entre leurs scènes.

Pour voir ces acteurs côté scène, il vous reste trois représentations des Justes : ce soir et demain à 15h et 20h! Bon vendredi...

Pleins feux

Juste une photo

Posté le : 04 juin 2009 08:51 | Posté par : Clémence Hérout
Catégorie : Les Justes

De dos, Guy-Pierre Couleau, le metteur en scène des Justes, s’entretient avec des membres de l’équipe technique et artistique avant la première d’hier soir.

On devine les pointes acérées de la scénographie que Raymond Sarti a imaginée pour Les Mains sales et pour Les Justes, ou plutôt devrais-je dire les scénographies, car beaucoup de choses ont changé depuis Les Mains sales, et pas seulement le décor.

Pour découvrir la théorie de l’engagement alliée à l’écriture épurée de Camus et clore la saison 2008-2009 de l’Athénée, c’est cette semaine jusqu’à samedi! Exceptionnellement, deux représentations auront lieu samedi à 15h et 20h.

Bonne journée à tous et à demain.

Perspective

"Il faut imaginer Sisyphe heureux"

Posté le : 03 juin 2009 07:43 | Posté par : Clémence Hérout
Catégorie : Les Justes

Dans la mythologie grecque, Sisyphe, pour avoir défié les Dieux, doit amener un rocher au sommet d’une colline: las, juste avant de parvenir à son but, le rocher redescend invariablement la pente, et Sisyphe est condamné à reproduire sa pénible tâche à l’infini.

Albert Camus, l’auteur des Justes que vous pourrez voir à l’Athénée à partir de ce soir, publie en 1942 un essai intitulé Le Mythe de Sisyphe. La vie vaut-elle la peine d’être vécue? L’existence humaine est absurdité, mais la lucidité face sa propre condition peut aider l’homme à donner un sens à son destin. La révolte est le seul moyen de vivre dans un monde absurde, et c’est parce que l’homme se bat qu’il existe.

Sisyphe, lui, ne se révolte pas: il répète la même tâche jour après jour sans jamais arriver à son but. Pourquoi faut-il alors l’imaginer heureux, selon Camus? Parce que Sisyphe trouve son bonheur dans l’accomplissement même de son action, et non dans son achèvement: les moyens justifieraient la fin, en somme.
Sisyphe est peut-être le “travailleur inutile des enfers”, mais son rocher lui appartient. La tâche est peut-être dure, mais elle est aussi joyeuse. Il n’atteint peut-être jamais son but, mais le seul fait d’aspirer au sommet suffit à son bonheur.

Après Les Mains sales de Sartre à l’Athénée, retrouvez la même équipe artistique sur Les Justes de Camus ; dans Le Mythe de Sisyphe, Camus nous apprend donc que l’important est surtout le chemin à parcourir: alors suivez le metteur en scène Guy-Pierre Couleau et toute son équipe dans leur aventure à la fois difficile et joyeuse vers un théâtre d’art et d’engagement. C’est à l’Athénée à partir de ce soir et jusqu’à samedi.

Bon mercredi!

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