Philip Glass, compositeur de l’opéra Dans la colonie pénitentiaire actuellement à l’Athénée, est rattaché au mouvement minimaliste.
Les quatre pionniers du minimalisme musical, Philip Glass, Steve Reich, Terry Riley et La Monte Young, naissent tous aux États-Unis entre 1935 et 1937: et c’est l’année 1964, qui voit la création de The Well-Tuned Piano de Young et In C de Riley, que l’on retient comme la date de naissance du minimalisme en musique.
Le minimalisme est un domaine vaste regroupant de nombreux esthétiques et courants, en particulier celui dit de la musique “répétitive” auquel on a associé Philip Glass.
“Musique répétitive”, je ne sais pas si c’est parlant ni si cela donne très envie dans la mesure où “répétitif”, en français, est un adjectif plutôt négatif. Il ne s’agit donc pas, lorsqu’on écoute des œuvres de Philip Glass, d’entendre encore et toujours la même rengaine. La “musique à structures répétitives” consiste en effet plutôt à:
- limiter les instruments et voix au minimum,
- faire entendre des harmonies simples appartenant au système tonal (pour comprendre son opposé, le système atonal, je vous conseille un petit tour vers les compositions de Schoenberg ou Berg, ici par exemple)
- utiliser le principe de la variation où l’on répète un thème musical en le modifiant légèrement
- donner un rythme obstiné ressemblant à une pulsation
- favoriser un temps statique où la musique semble suivre une trajectoire circulaire et non linéaire.
Extrêmement difficiles à exécuter pour les musiciens et chanteurs, les œuvres de musique répétitive sont en revanche très accessibles pour le public: Philip Glass a d’ailleurs rapidement été très populaire dans le monde entier, en particulier par ses nombreuses musiques de films comme celles de The Hours de Stephen Daldry, Kundun de Martin Scorsese, The Truman Show de Peter Weir ou Le Rêve de Cassandre de Woody Allen.
Il a également composé de la musique destinée aux salles de concerts et d’opéra, comme l’opéra Einstein on the Beach monté par Robert Wilson, le tryptique d’opéra autour de Cocteau (Orphée, La Belle et la Bête et Les Enfants terribles vu l’année dernière à l’Athénée dans une mise en scène de Paul Desveaux) mais aussi de nombreuses œuvres pour piano, orchestres ou ensembles avec voix dont les plus connues sont Music in Twelve Parts, Glassworks et son Concerto pour violon et orchestre.
Si les compositions de Philip Glass sont immanquablement marquées par son style très particulier et inimitable, il s’est progressivement détaché du mouvement minimaliste.
Pour en savoir davantage sur ses œuvres, vous pouvez venir à l’Athénée jusqu’au 17 avril pour découvrir son opéra Dans la colonie pénitentiaire inspiré d’une nouvelle de Franz Kafka, mais aussi assister ce soir à une rencontre autour de son œuvre: vous pourrez y discuter avec Philippe Forget, directeur musical de Dans la colonie pénitentiaire, Mathieu Lebot-Morin, comédien et danseur dans le spectacle et Jacques Amblard, musicologue. Rendez-vous ce soir à 19h à la Médiathèque musicale de Paris (forum des Halles, 8 porte Saint-Eustache, 75001 Paris, métro Châtelet Les Halles).
Bon week-end.