le blog de l'athénée

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Pleins feux

Flash-back

Posté le : 15 juin 2009 08:31 | Posté par : Clémence Hérout
Catégorie : Musique : quatuor Psophos

La saison 2008-2009 de l’Athénée s’est terminée avec Les Mains sales et Les Justes (ou Les Mains justes, pour ceux qui voudront aller plus vite), mais vous souvenez-vous des spectacles qui ont habité l’Athénée et ce blog depuis septembre dernier?
Flash-back (ou analepse, pour ceux qui préfèrent éviter les anglicismes) très subjectif:

 

Le texte oublié sur le banc de Rêve d’automne
de Jon Fosse mis en scène par David Géry.



«Il y a quelque chose qui pourrait toucher à la pornographie dans l’opéra.»
Paul-Alexandre Dubois, le metteur en scène de L’Opéra de quatre notes de Tom Johnson en entretien sur le blog.

Extrait du Tribun/Finale de Mauricio Kagel mis en scène par Jean Lacornerie:
«La police, c’est vous!»

 

La seule photo que j’avais réussi à prendre de Claus Peymann/Sik Sik,
le spectacle double de Carlo Cecchi.

 

«Si tu veux essayer de plaire à tout prix, tu pleures dès que tu en entends un tousser dans la salle! Si je peux te donner un conseil : pense à ta grand-mère et fais une œuvre!»
Céline Sallette, actrice dans après la répétition d'Ingmar Bergman mis en scène par Laurent Laffargue, à des étudiants en art venus voir le spectacle.

 

Le Magazine, l’émission de Lionel Esparza diffusée sur France Musique en direct de l’Athénée à l’occasion des voix d’Olivier Messiaen.

 

«Cette compagnie est un véritable collectif, une troupe où on travaille dans le sens de l'œuvre et non dans celui des individualités. C'est un dialogue constructif où tout le monde va dans la même direction.»
Jean-Philippe Salerio, le metteur en scène de l’opérette La Cour du Roi Pétaud, en entretien sur le blog.

 

Les bouts de bois que l’on frappe l’un contre l’autre dans
La Puce à l’oreille de Georges Feydeau mis en scène par Paul Golub pour faire un bruit de claque.

 

Les enfants partant du premier concert de Claire-Marie Le Guay, pianiste en résidence à l’Athénée: un deuxième concert a suivi, et vous pourrez la retrouver l’année prochaine!

 

Le lustre magnifique de l’opéra Les Enfants terribles de Jean Cocteau et Philip Glass mis en scène par Paul Desveaux.

 

«Dans En attendant Godot, chaque réplique ouvre mille portes…»
Patrick Zimmermann, comédien dans En attendant Godot de Samuel Beckett mis en scène par Bernard Levy, en entretien sur le blog.



La traduction française de la morale de Cosi fan tutte, l’opéra de Mozart et Da Ponte mis en scène par Yves Beaunesne et dirigé par François Bazola:
«Heureux celui qui, malgré les ennuis, arrive à prendre la vie du bon côté…»

 

Chantal et Gérard: c’est le prénom des deux spectateurs qui, après avoir vu Riders to the Sea de Ralph Vaughan Williams d’après John Millington Synge à l’Athénée, ont décidé de se rendre sur les îles d’Aran où se déroulait l’action de l’opéra.

Un concentré (et une sélection!) des effets sonores que l’on pouvait entendre dans La Cantatrice chauve, un opéra de Jean-Philippe Calvin d’après Eugène Ionesco mis en scène par François Berreur.
(Retrouvez la vidéo ici sur YouTube)

 


«À quel monde meilleur rêvez-vous? Et comment allez-vous le construire?»
étaient les questions posées pour le cinquième forum de discussion des jeunes organisé par l’Athénée: le 15 mai dernier, quatre cents lycéens ont ainsi pu débattre à l’Athénée avec Daniel Cohn-Bendit, François Durpaire, Susan Georges et Bruno Rebelle.

 

Après trois ans de résidence et quatre concerts cette saison à l’Athénée Théâtre Louis-Jouvet, le Quatuor Psophos tire sa révérence avec le concert de clôture, Brahms/Strauss, dans le décor des Mains sales.



«Le théâtre de l’engagement, c’est peut-être vouloir défendre le texte dans un monde où les paroles sont sommées de laisser la place à l’image, où le fond cède à la forme. Mais quand il n’y a plus de paroles, c’est le début de la barbarie! C’est ce que nous combattons.»
Guy-Pierre Couleau, le metteur en scène des Mains sales de Jean-Paul Sartre et des Justes de Camus, en entretien sur le blog.

La troupe des Justes d’Albert Camus mis en scène par Guy-Pierre Couleau salue pour sa dernière représentation à l’Athénée.

Le public de la présentation de la saison 2009-2010 de l’Athénée commençant à sortir du théâtre: si vous n’avez pas pu y assister, cliquez ici pour découvrir les spectacles que vous propose l’Athénée à partir de septembre prochain!

 

 

Et vous, qu’avez-vous retenu de cette saison 2008-2009 de l’Athénée Théâtre Louis-Jouvet? Pour nous le dire, cliquez ici et laissez un commentaire sur le blog!

Bon début de semaine à tous.


PS : des commentaires au billet de jeudi se sont ajoutés pendant le week-end, promis, je vous réponds aujourd’hui! Le sondage sur votre lecture du blog est toujours actif.

 

Pleins feux

Théâtre, théâtre, vous avez dit musique? (2)

Posté le : 22 mai 2009 08:30 | Posté par : Clémence Hérout
Catégorie : Musique : quatuor Psophos

Cela fait plusieurs années que l’Athénée Théâtre Louis-Jouvet vous offre une programmation mêlant théâtre, opéra et musique de chambre.

En résidence à l’Athénée depuis trois ans, le Quatuor Psophos clôt son aventure demain avec un concert autour de Johannes Brahms et Richard Strauss.

Leur précédent concert avait eu lieu dans le décor d’En attendant Godot de Samuel Beckett mis en scène par Bernard Levy : et en observant Marie-Noëlle Bourcart régler les projecteurs du spectacle, on pouvait entendre de loin la violoniste Bleuenn Le Maitre répétant le Quatuor n°2 de Béla Bartók que le Quatuor Psophos allait interpréter devant vous quelques jours plus tard

Aperçu d’une minute en son et en image :

Si vous ne pouvez pas lire la vidéo, cliquez pour aller sur Youtube.



Pour continuer à lier théâtre et musique et assister au dernier concert de la résidence du Quatuor Psophos, rendez-vous à l’Athénée demain à 15h!
Dans le décor des Mains sales, elles interpréteront le sextuor à cordes extrait de Capriccio et les Métamorphoses de Richard Strauss ainsi que le Sextuor à cordes n°2 de Johannes Brahms.
Elles inviteront pour l’occasion le violoncelliste Jens-Peter Maintz, l’altiste Vladimir Mendelssohn et le contrebassiste Benjamin Berlioz (le nom des deux derniers invités n’est pas une blague).

La musique de chambre continue de s’installer à l’Athénée avec la résidence de Claire-Marie Le Guay, sans oublier le théâtre des Mains sales qui se joue jusqu’au 30 mai!
Lundi, vous pourrez découvrir la musique et le théâtre de la nouvelle saison de l'Athénée : rendez-vous à 18h30 dans la grande salle!

Bonne journée.

PS : le cinquième Salon du Théâtre et de l'Édition Théâtrale ouvre aujourd'hui à la Foire Saint-Germain, place Saint-Sulpice à Paris!
Vous avez jusqu'à dimanche pour visiter le stand de l'Athénée, et demain à 16h, Guy-Pierre Couleau, le metteur en scène des Mains sales, sera présent pour lire des textes de Simone de Beauvoir et François Perrier.

Pleins feux

Théâtre, théâtre, vous avez dit musique? (2) - Résultats du Psophosondage

Posté le : 23 mars 2009 09:00 | Posté par : Clémence Hérout
Catégorie : Musique : quatuor Psophos

Jean Lacornerie, qui a mis en scène Le Tribun / Finale en octobre dernier à l’Athénée, nous disait dans une interview sur ce blog que la musique se met en scène au même titre que le théâtre : samedi, le concert Vienne Budapest du Quatuor Psophos accompagné de Nils Moenkemeyer avait lieu au milieu du décor d’En attendant Godot et venait ainsi confirmer ses dires.

Devant l’arbre sec et en contrebas d’une route, Mozart, Bartók et Brahms prenaient une dimension particulière, et l’on pourrait s’amuser à imaginer le même concert donné au pied de l’escalier rouge de La Cour du Roi Pétaud (avec, en invité surprise, Flannan Obé passant dans son costume de Cupidon un tantinet psychédélique), dans les fourrures et coussins de La Puce à l’oreille ou sous les flocons de neige des Enfants terribles.

Le prochain concert du Quatuor Psophos sera le dernier de leur résidence à l’Athénée Théâtre Louis-Jouvet et aura lieu le 23 mai, dans le décor des Mains sales mis en scène par Guy-Pierre Couleau.
Sartre mis en musique par Strauss et Brahms, on le verra, ce n’est peut-être pas si iconoclaste : du refus d’appartenir à un mouvement de pensée musicale de Brahms au cri de désespoir des Métamorphoses d’un Strauss dévasté par la seconde guerre mondiale, les questions autour de l’engagement politique posées par Les Mains sales dans l’immédiat après-guerre apparaissent peut-être comme une interrogation nécessaire.

Le résultat du sondage lancé le 12 mars dernier montre d’ailleurs que vous êtes un tiers à estimer que la particularité la plus frappante du Quatuor Psophos est sa collaboration avec d’autres artistes venant de la musique ou du théâtre ; un deuxième tiers met en avant le caractère jeune et féminin de ses interprètes, et le dernier pense que les Psophos sont avant tout des musiciennes de très haut niveau.
À cette proportion parfaite s’ajoute la personne (oui, il n’y en a qu’une, et elle se reconnaîtra peut-être!) qui rappelle que le Quatuor est effectivement engagé dans la lutte contre le SIDA dans l’océan indien en donnant des concerts dont les recettes sont intégralement reversées à des associations locales de prévention.

En attendant Godot
entame sa dernière semaine de représentation à l’Athénée avant de partir en tournée ! Bonne journée...

Entretien

"Ne perdons pas notre temps en vains discours." - Interview !

Posté le : 20 mars 2009 08:25 | Posté par : Clémence Hérout
Catégorie : Musique : quatuor Psophos

Entretien avec Thierry Bosc et Gilles Arbona

Avant une représentation d’En attendant Godot, je passe quelques minutes dans la loge de Thierry Bosc, qui joue Estragon dans le spectacle (et accessoirement conserve quelques effets de Superman).

«_ Georges Ser, qui tient le rôle de Lucky, m’a dit que vous aviez déjà joué dans un En attendant Godot ?
_ Oui, je jouais Vladimir, le rôle tenu aujourd’hui par Gilles Arbona, dans la mise en scène de Claude Yersin en 1982-1983 à la Comédie de Caen : Jean-Claude Frissung jouait Estragon, Jacques Zabor faisait Pozzo et Lucky était joué par Jacques Brylant.
On a repris la pièce en 1986 avec la même distribution excepté Jacques Zabor qui, pris par une spectacle monté par Gérard Desarthe (qui, d'ailleurs, a lui-même joué Lucky dans une mise en scène de Godot par Luc Bondy et est venu voir notre spectacle en tant qu'ami de Georges Ser, l'interprète de Lucky), a été remplacé par Jean-Pierre Bagot.
Jacques Zabor avait joué Vladimir dans une autre production aussi, mais il a eu la délicatesse de ne pas m'en informer pendant les répétitions.  La grande classe, ce Zabor! Il est décédé brutalement il y a peu… En tout cas, comme vous le voyez, c’est une vraie pièce à transmission!

_ En attendant Godot est grosso modo composé de deux couples : Vladimir et Estragon d’un côté, Lucky et Pozzo de l’autre. Après avoir joué Vladimir, qu’est-ce que cela fait de jouer l’autre ?
_ Je suis très content que l’on m’ait demandé de jouer Estragon. Je devais d'abord jouer Pozzo, mais après quelques essais, Bernard Levy, le metteur en scène, a décidé de garder le même couple que dans le Fin de Partie joué en 2006 à l’Athénée. Je trouve ça génial de pouvoir passer de l’autre côté. Cela m’était arrivé une autre fois, sur Le Roi Lear de Shakespeare où j’ai joué le duc de Cornouailles dans la mise en scène de Langhoff puis Gloucester dans celle d’Engel.
Il y a vraiment un grand plaisir à plonger dans le personnage d’en face mais il y a aussi deux grosses difficultés : déjà, je connais maintenant la pièce quasiment par cœur, et j’avais donc tendance à dire les répliques de Gilles Arbona pendant les répétitions… Ensuite, j’ai fait des cauchemars sur le thème de “je n’arriverai jamais à faire aussi bien que Jean-Claude Frissung”, qui jouait Estragon dans la mise en scène de Yersin. Du coup, j’ai très peur qu’il vienne voir le spectacle! Beaucoup d’autres acteurs, comme Jean-Paul Roussillon par exemple, ont joué Estragon : mais c’est surtout mon ancien partenaire qui me fait peur…»


Thierry Bosc m’accompagne ensuite au bout du couloir où il me laisse aux bons soins de Gilles Arbona qui interprète le rôle de Vladimir (et range très bien sa loge).


« _ Était-ce difficile de reprendre un rôle que Thierry Bosc a tenu il y a vingt-cinq ans?
_ Non, ce n’était pas très dur, et cela m’a permis de lui demander comment il avait interprété certains passages. La seule difficulté qu’on a eue, c’est qu’il disait mes répliques : il arrivait et il faisait mon texte! En attendant Godot est de toutes façons un texte passionnant à jouer pour un acteur…

_ Pourquoi ?
_ En attendant Godot est le plus grand texte du 20e siècle, c’est une cosmogonie des sentiments et du monde qui parle de la littérature, de l’état du monde, de la guerre, des charniers… Le Godot que l’on attend, c’est tout à la fois : les croyances, l’attente, l’autre, l’ennui, le temps qui passe… Il y a différents niveaux de jeu!
Cela commence comme un drame psychologique, puis on évoque l’histoire et la mémoire pour passer au couple.
L’arrivée de Pozzo qui véhicule l’histoire et parle du temps qui passe permet d’effleurer, aussi avec le personnage de Lucky, les questions du pouvoir, de la confrontation et de la dépendance. Le jeune garçon qui arrive après tout un passage où l’on se croit au music-hall fait le lien entre le plateau et le reste du monde.
Ensuite se pose le problème de la vérité et du mensonge, de savoir si les personnages étaient là hier ou non… C’est important pour Vladimir, il essaie de vivre, d’exister, il croit en Godot et il veut qu’on lui dise qu’il existe réellement. Alors qu’Estragon, à ce moment-là, parle de ses chaussures.
On pénètre enfin dans le monde de l’improbable avec une parodie totale de l’accident, mais l’angoisse perce vite derrière ce numéro de clown : quoi faire, comment, quand, avec qui, et pour quelles conséquences? Les gens qui croient que les choses arrivent les unes après les autres ne peuvent sans doute pas comprendre ce texte…

_ Vous pensez que c’est pour cela qu’avant de voir votre spectacle, j’étais toujours passée à côté d’En attendant Godot malgré mes multiples tentatives?
_ Vous étiez peut-être un peu jeune! Quand je pense qu’En attendant Godot est régulièrement étudié dans les lycées, cela m’ennuie un peu car, comme Racine, Beckett est un écrivain de la maturité… C’est une écriture d’une poésie absolue qui évoque la probabilité de la vie : tout est mort mais tout doit continuer! “Humain trop humain” de Nietzsche, “être ou ne pas être” de Shakespeare, c’est aussi du Beckett…
En attendant Godot est une grande métaphore de la vie, mais très allusive : c’est aussi  pour cela que ce n’est pas facile à comprendre. La destinée est incertaine, et il n’y a pas de début, ni de milieu, ni de fin : la vie est improbable, même s’il est évident qu’on se forge notre destin et que nous ne sommes pas innocents devant notre propre devenir.
Beckett est vraiment l’un des plus grands dramaturges de l’histoire du théâtre : une fois qu’on a joué Beckett, Tchekhov, Brecht et Shakespeare on peut rentrer chez soi! Je disais qu’il y avait du Shakespeare dans Beckett, mais il y a aussi du Tchekhov dans l’ennui vécu par les personnages… Il y a une grande vacance de l’âme et du physique : “nous nous ennuyons ferme, c’est incontestable…” »


Demain à 15h, le Quatuor Psophos jouera son concert Vienne Budapest en compagnie de l'altiste Nils Moenkemeyer dans les décors d'En attendant Godot qui continue jusqu'au 28 mars. Bonne journée!

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