le blog de l'athénée

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Coup de théâtre

Un garçon de café

Posté le : 13 févr. 2013 06:26 | Posté par : Clémence Hérout
Catégorie : La Mouette

Lorsque je parle de ce blog à quelqu’un, la question surgit invariablement à un moment ou un autre de la conversation : “ce n’est pas trop dur, de trouver une idée tous les jours ?
(enfin, cela valait surtout à l’époque où Le Tone n’était pas là pour dessiner en alternance sur le blog)

Je me suis posé la même question au sujet de Francis Braun.

En fait, je ne connais pas Francis Braun.

Au départ, nous avions seulement des amis en commun sur le réseau Facebook (NB : sur Facebook, chacun est lié aux personnes de son choix, surnommées “amis”, et dispose d’une page de profil où publier textes, photos, articles ou vidéos à sa guise).
Parfois, ces amis partageaient sur leur propre profil des photos prises par Francis et où l’on apercevait toujours du café, souvent des lunettes, parfois des petites figurines et d’autres objets.
J’ai fini par comprendre que Francis réalisait une nature morte tous les jours autour de son café du matin, et dont l’inspiration pouvait relever de l’actualité, de sa vie privée, de ses lectures ou de ses dernières pièces vues au théâtre.

Parfois, je lisais aussi Francis Braun sur le blog du Tadorne –blog dont j’avais déjà parlé ici et qui rassemble des critiques de spectacles écrites par des spectateurs.

Bref, Francis Braun et moi sommes devenus “amis”, comme on dit, sur Facebook, et j’ai pu suivre tous les jours son photo-journal, ou son roman-café, ou son tasse-du-jour, comme vous voudrez.

Autoportrait (c) Francis Braun

Je ne sais pas à quoi ressemble Francis : voici la photo qui le représente sur Facebook.

 



À plusieurs reprises, Francis a publié des photos-café en rapport avec le théâtre : comme celle-ci par exemple, conçue après des représentations de La Mouette au Festival d’Avignon, et qui rappelle que l’Athénée a accueilli une autre Mouette de Tchekhov en début de saison :

Café mouette (c) Francis Braun

 

 

Mais c’est une photo précise qui m’a décidée à vous parler de lui, car elle est directement liée à l’actualité de l’Athénée : il y a quelques jours, Francis a publié une photo relative à Fin de Partie de Samuel Beckett.

Café-Beckett (c) Francis Braun

 

(Pour ceux qui ne connaissent pas le texte, il faut savoir que deux personnages de la pièce vivent dans des sortes de poubelles)


Lorsque j’ai téléphoné à Francis pour savoir d’où cette idée du café-journal lui était venue, il n’a pas trop su me répondre : “C’est le hasard. Je me suis dit que, quitte à tenir un journal, autant le faire avec un objet... Le café fait partie du quotidien de tout le monde. Et puis je me suis pris au jeu. Mais à vrai dire, je commence à avoir l’impression que cela m’échappe un peu!”


Comment sélectionner quelques photos à vous montrer parmi la centaine que Francis m’a envoyée ? Comme l’Athénée accueille en ce moment En attendant Godot et Fin de Partie de Samuel Beckett, j’ai choisi les photos-café qui m’évoquaient l’univers de ces deux textes (c’est évidemment très subjectif).

Café soulier (c) Francis Braun

Café Freud (c) Francis Braun

Je pense (c) Francis Braun

Café bateau (c) Francis Braun

Café du monde (c) Francis Braun

 

 

Si vous habitez dans le Sud de la France et que vous souhaitez passer rencontrer Francis, sachez qu’il tient un commerce d’objets de décoration, de design et de bijoux à Saint-Rémy-de-Provence, Le Grand Magasin.

En attendant et même s’il est un peu tard, je sais qu’il vous souhaite à tous une très bonne année 2013 (santé, amour, douceur, argent et humour) :

 

Bon café 2013 (c) Francis Braun


À l’Athénée, Fin de Partie mis en scène par Bernard Levy se joue jusqu’à samedi !

Pleins feux

Les craies de mouette

Posté le : 11 oct. 2012 06:09 | Posté par : Clémence Hérout
Catégorie : La Mouette

Dans La Mouette de Tchekhov, le personnage de Treplev tue une mouette, que Chamraiev empaille ensuite à la demande de Trigorine.

Faux oiseau empaillé dans la mise en scène d’Arthur Nauzyciel, tapis de plumes envahissant la scène chez Éric Lacascade, la mouette est un simple trait chez Christian Benedetti, actuellement à l’Athénée.

 


Reprenant le symbole du Théâtre d’art de Moscou où la pièce fut reprise avec succès en 1898 (et dont mon camarade Le Tone vous parlait ici), la mouette de craie reste clouée au bois : pour la voir, vous avez jusqu’à samedi à l’Athénée (et en tournée après).

Bonne journée !

 


Clémence Hérout

Entretien

C'était rapide

Posté le : 09 oct. 2012 05:51 | Posté par : Clémence Hérout
Catégorie : La Mouette

La dernière fois que je suis venue à l’Athénée, j’avais de la fièvre et Christian Benedetti un rendez-vous.
Mon entretien avec le metteur en scène d’Oncle Vania et de La Mouette fut donc conduit au pas de course (littéralement, car on l’a fait en marchant dans les coulisses de l’Athénée) :


« — La dernière réplique d’Oncle Vania, que l’on résume souvent par “nous nous reposerons” (j’en parlais sur le blog il y a deux ans), est traitée de manière très particulière dans votre mise en scène : le personnage de Sonia la lit sur une feuille pendant qu’une lumière rouge s’allume derrière...
—Cette tirade a souvent été sujette à polémique, car elle évoque la transcendance. Elle porte souvent une dimension d’icône.
Rachmaninov a écrit un morceau sur ce texte qui s'appelle nous nous reposerons.
Le début c'est QUE FAIRE, IL FAUT VIVRE ?
Oncle Vania était la pièce préférée de Lénine.
il a lui même écrit son fameux livre : Que faire ?
Pour moi cette fin,  ne vaut que si elle revêt finalement un aspect militant qui ne vaut que dans sa volonté d’avènement d’un monde nouveau...


— Vous m’avez dit que pour vous, Tchekhov consacrait la mort du personnage : j’ai pourtant l’impression contraire que ses personnages sont très forts.
La Mouette et Oncle Vania sont des oeuvres emblématiques et des déclarations d’intention...
La Mouette est la première pièce écrite par acte entier et non plus fragmentée en scène correspondant à l’entrée ou la sortie d’un personnage.
En faisant cela, Tchekhov ouvre une nouvelle voie dramaturgique et signe en même temps l’arrêt de mort du personnage au profit du rôle et des schémas de pensée, la fin du théâtre au profit du drame, la fin de la fiction au profit de la structure, la fin de la psychologie au profit de la réactivité aux situations.
Tchekhov a écrit : “j’écris non sans plaisir une pièce qui va à l’encontre de toutes les règles dramaturgiques... ... ...”


— Est-ce que vous pourriez expliquer pourquoi vous avez souhaité montrer ces pièces comme s’il s’agissait de répétitions ?
— Il me semblait que c’était la meilleure des résolutions possibles : ces spectacles ne sont ni des illustrations, ni des représentations, mais bien des propositions. Nous partageons ce que nous avons compris au moment où nous l’avons compris.
Nous travaillons et nous continuerons à travailler sur un principe scénographique unique, allusif, un espace de répétition.
Seulement ce qui est utile pour jouer la pièce : quelques chaises, deux tables, une balançoire, deux bancs, un fauteuil...
Juste ce qui est nécessaire pour mettre en lumière le sens, montrer la pensée.
Montrer suffit parfois pour être subversif sans être idéologique. Tout dépend de comment l’on montre.
Il ne s’agit pas seulement de montrer différemment, mais il s’agit aussi de changer la façon de regarder. Laissant au spectateur son libre arbitre. »


Pour voir Oncle Vania et La Mouette de Tchekhov mis en scène par Christian Benedetti, c’est jusqu’à la fin de cette semaine !



Clémence Hérout

La corde verte du lapin qui siffle

Le mobilier est important

Posté le : 08 oct. 2012 09:00 | Posté par : Clémence Hérout
Catégorie : La Mouette

La mouette

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