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Perspective

Et vous, à quoi rêvez-vous?

Posté le : 18 mai 2009 08:31 | Posté par : Clémence Hérout
Catégorie : En attendant Godot

Vendredi dernier a eu lieu le cinquième forum de discussion jeunes organisé par l'Athénée Théâtre Louis-Jouvet. Autour des spectacles En attendant Godot, Les Mains sales et Les Justes, plus de quatre cents lycéens étaient invités à réfléchir à deux questions: à quel monde meilleur rêvez-vous? Et comment allez-vous le construire?

Aujourd'hui prise en charge par toute l'équipe communication et relations publiques de l'Athénée et plus particulièrement par Alexandra Maurice, chargée des relations avec le public scolaire, l’idée est venue il y a quelques années de Dorothée Burillon, alors secrétaire générale de l’Athénée : dégager des questions posées par la programmation et travailler de longue haleine avec des professeurs et intervenants pour permettre à des jeunes d’y penser pendant plusieurs mois en nourrissant leur réflexion de spectacles vus à l’Athénée.
Sur des thèmes comme les rapports entre filles et garçons, le statut des femmes, l’engagement politique ou les nègres d’aujourd’hui, il s’agit pour ces jeunes de développer une pensée tant individuelle que collective en liant le théâtre à des problématiques d’ordre politique ou social.

Cette année donc, à quel monde meilleur rêvaient nos lycéens? Grâce à leurs professeurs et à un dossier pédagogique réalisé par l’Athénée en partenariat avec la revue Philosophie magazine, le forum a pu aborder les notions d’utopie, d’altermondialisme, de révolution, d’écologie, d’engagement ou d’action politique.
Forts de leurs questions et de leurs raisonnements, nos jeunes en provenance des lycées André Malraux de Gaillon, Romain Rolland de Goussainville,  Fontenelles de Louviers, Henri Matisse à Montreuil-sous-Bois, Paul Bert, Condorcet et Jules Ferry de Paris et du lycée international de Saint-Germain-en-Laye sont venus rencontrer Daniel Cohn-Bendit, François Durpaire, Susan Georges et Bruno Rebelle pour deux heures vendredi 15 mai 2009 à l’Athénée Théâtre Louis-Jouvet.

Daniel Cohn-Bendit, coprésident du groupe des Verts-EFA au Parlement européen, a d’abord fait une courte introduction présentant les thèmes du débat en s’attardant sur des questions d’écologie, d’émigration, de solidarité et de respect avant de laisser la parole aux intervenants.

Bruno Rebelle est ancien directeur de Greenpeace France et aujourd’hui responsable de la coordination des actions de Greenpeace International.
Pour lui, on ne peut pas promettre un avenir meilleur. La crise écologique, l’implication d’enjeux écologiques, sociaux et politiques et le risque de l’inaction ou du repli identitaire ne devraient pas cependant empêcher le rêve collectif.
Le changement est possible, et il est reste nécessaire de trouver le rêve qui fait que la vie vaut la peine d’être vécue. En cela, la prise de conscience écologique est, à son sens, essentielle.

Susan George est membre du conseil scientifique d’Attac.
Elle a rappelé la différence entre altermondialisme et antimondialisme en prenant soin de préciser qu’Attac appartient à la première mouvance : il s’agirait de changer la mondialisation actuellement dominée par les banques et les entreprises, tout en rappelant qu’il ne fallait pas avoir d’illusions sur la démocratie au niveau mondial. De son point de vue, des organisations comme le Fonds Monétaire International et l’Organisation Mondiale du Commerce règnent comme des super-ministères où le citoyen n’aurait pas sa place.
Le changement est un travail de longue haleine qui, selon elle, doit respecter des principes de non-violence pour des raisons éthiques et stratégiques : elle a enfin appelé à l’union pour aller vers des progrès qui finissent par changer le monde petit à petit.

Historien, enseignant et chercheur, François Durpaire est venu aborder la question de l’homme providentiel.
Avec la victoire d’Obama, les États-Unis pourront-ils se remettre à espérer? Alors que, d’après lui, les Américains ne croyaient plus en rien, Obama est le sujet d’un culte de la personnalité qui l’aurait transformé en figure du messie. C’est l’Amérique post-raciale, c’est-à-dire qui ne pense plus en termes de races, qui aurait voté pour lui.
Son statut de sauveur ne le rendrait pas pour autant démagogique, et il pourrait au contraire s’appuyer sur sa popularité pour réformer la société nord-américaine.

Les lycéens ont ensuite pu poser leurs questions aux intervenants, provoquant ainsi un débat d’une heure et demie modéré très courtoisement par Daniel Cohn-Bendit, s’improvisant pour l’occasion professeur en gestion de micro («on ne t’entend pas, fais comme si tu étais une chanteuse!» puis, vers la fin, pour faire plus court:  «La chanteuse!!!»). Questions (et réponses) choisies:

«_ Notre société traverse une crise violente: en Grèce, aux Antilles, on a vu des jeunes être en tête de la contestation. Pourquoi en métropole les mouvements étudiants ne sont-ils pas moteurs? Aussi, pourquoi les révoltes de banlieue ne débouchent-elles pas sur des collectifs (ou autre organisations)?»
Pour François Durpaire, aucun homme politique n’a compris les émeutes de 2005. Pour lui, il s’agit d’une révolution ethnique et non sociale, liée à la ségrégation raciste qui existerait de fait en France.
Susan George interprète quant à elle les émeutiers de 2005 comme des gens demandant à ce que la démocratie fonctionne aussi pour eux.

«_ Peut-on être menacé en France par un régime totalitaire?»
Pour Bruno Rebelle, oui, sans aucun doute. Nous serions même déjà menacés par ce régime totalitaire…

«_ Est-il possible d’imaginer aujourd’hui un combat politique qui ne soit pas mené par une logique “d’idéal extrême” comme l’ultralibéralisme, le communisme, et aujourd’hui “l’ultra écologie”? »

_ Pour Bruno Rebelle, “l’ultra” implique une idéologie simple là où le monde reste extrêmement complexe : pour lui, il faut sortir de “l’anti” et croiser des faisceaux.

«_ Pourquoi une entreprise peut-elle délocaliser pour polluer ailleurs et moins cher?»
Parce que, expliquent Susan George et Bruno Rebelle, il n’existe pas de régulation, mais il peut tout de même y avoir des freins. Le consommateur a en particulier son rôle à jouer pour mesurer ce qu’il y a comme sang, comme sueur et comme pollution dans ce qu’il achète.

Aux dernières questions posées à la suite par manque de temps et demandant, en vrac: s’il n’était pas urgent de faire la révolution, si nos intervenants choisiraient la liberté, l’égalité ou la fraternité, si une troisième guerre mondiale était probable et si rêver à un monde meilleur n’était pas une démarche personnelle (est-il possible et souhaitable de rêver tous de la même chose?), nos intervenants ont proposé une réponse globale en forme de conclusion .

Susan George a réaffirmé qu’en matière de changement, il y avait urgence, et qu’il fallait rêver à haute et intelligible voix avec d’autres. Sur la révolution, elle a demandé à ce qu’on lui indique où étaient le tsar à renverser et le Palais d’Hiver à prendre, rappelant ainsi que l’adversaire n’était pas si évident à trouver…
Des trois valeurs françaises, elle choisirait la fraternité, indiquant que pour elle, la solidarité était primordiale pour réduire les inégalités, et a terminé sur la nécessité de construire un héritage pour ceux qui viendraient après nous.

François Durpaire a choisi d’insister sur l’histoire de la France qui ne fonctionnerait que par des cycles révolutionnaires, rappelant que le mot révolution signifiait aussi, presque paradoxalement, “retour sur soi-même”. Lui aussi mettrait l’accent sur la fraternité tout en rappelant l’existence du mot sororité : hé oui, les femmes sont là aussi...
Sur la probabilité d’un conflit mondial, il a indiqué que la question ne le faisait pas sourire, connaissant l’influence de la crise économique de 1929 sur le déclenchement de la seconde guerre mondiale. Comme Susan George, il aimerait bien qu’on lui indique quel  est le tsar à renverser, et a enfin exhorté les jeunes à se battre pour participer à la vie publique partout où elle se trouve.

Bruno Rebelle a distingué l’urgence de la précipitation en estimant que le facteur déclenchant du changement serait la crise écologique dans ses convergences avec la crise sociale. La valeur principale reste également la solidarité pour lui, afin que nous puissions vivre ensemble et que les pays en voie de développement aient leur place. Avec la crise, il a beaucoup été question de richesse et de bien-être : pour lui, la rencontre de l’autre, la culture et l’échange sont pourtant d’autres moyens de penser le bonheur.

Daniel Cohn-Bendit a enfin conclu sur l’impossibilité de penser la société et le changement sans le respect de l’autre avant de clore le débat : enfin, de le clore officiellement, car avec Daniel Cohn-Bendit et François Durpaire en haut et Susan George et Bruno Rebelle en bas, la discussion continuait à tous les étages de l’Athénée…

 

Et vous, à quel monde meilleur rêvez-vous?
Sur ces questions de projet et d’action politiques, vous pouvez aller voir Les Mains sales
de Sartre mis en scène par Guy-Pierre Couleau actuellement à l’Athénée jusqu’au 30 mai. Bonne journée !

Pleins feux

Adieu Godot

Posté le : 27 mars 2009 08:44 | Posté par : Clémence Hérout
Catégorie : En attendant Godot

Nous nous le demandions avec Patrick Zimmermann hier, Garlan Le Martelot joue-t-il l’enfant, ou l’ange, ou le messager, ou… dans En attendant Godot ? L’étrange petit personnage au chapeau melon n’aura pas fini d’intriguer, mais si encore c’était la seule zone d’ombre du texte de Samuel Beckett...

Gilles Arbona et Garlan Le Martelot


En attendant Godot
de Samuel Beckett dans la mise en scène de Bernard Levy assisté de Jean-Luc Vincent se termine samedi : la lumière s’éteindra définitivement sur Vladimir et Estragon (et “nous autres”) à l’Athénée, mais se rallumera à Oullins, Saint Valery en Caux, Niort, Saint-Nazaire, Saint-Brieuc, Tarbes, Reims, Petit Quevilly et Grenoble en tournée.

Thierry Bosc et Gilles Arbona


À partir de mardi, l’Athénée accueillera Cosi fan tutte de Mozart dans la mise en scène d’Yves Beaunesne et la direction musicale de François Bazola. Bon vendredi et bon week-end!

Entretien

Interview - Lucky, Pozzo, Beckett, Godot, Dieu et nous autres

Posté le : 26 mars 2009 08:04 | Posté par : Clémence Hérout
Catégorie : En attendant Godot

Entretien avec Georges Ser et Patrick Zimmermann

19h un soir de représentation, je vais toquer à la loge hétéroclite du facétieux Georges Ser, qui interprète Lucky dans En attendant Godot :


«_ Une interview? Pas de problème, il faut juste que tu saches que je suis un peu ensuqué…
_ Ensuquoi?
_ On ne dit pas ça en Franche-Comté?
_ J’habite à Dijon, ce n’est pas en Franche-Comté, c’est en Bourgogne!
_ C’était juste un piège pour savoir où tu habitais, je t’ai bien eue! Ensuqué, ça veut dire que je suis un petit peu faible, un peu dans le brouillard, si tu préfères…

_ Tu m’as l’air assez en forme quand même… Pourquoi Lucky porte t-il une veste à paillettes? Est-ce pour mettre en avant le côté music-hall qu’il peut y avoir dans le texte de Beckett?
_ C’est peut-être à Elsa Pavanel, la créatrice des costumes, et Bernard Levy, le metteur en scène, qu’il faudrait poser la question! Ce que je peux te dire, c’est que l’on s’est dit que Lucky était quelqu’un qui avait beaucoup vécu, qu’il avait traversé le monde et qu’il avait été danseur : d’où les chaussons de danse et la veste avec quelques paillettes…

_ Quelle sont les difficultés principales du rôle de Lucky?

_ Il est pénible physiquement et le texte est difficile à apprendre. Pour le monologue, j’ai commencé à le lire et à le relire dès que Fin de Partie a été terminé [spectacle donné à l’Athénée en 2006 avec quasiment la même équipe artistique et parti ensuite en tournée jusqu’en avril dernier]. Je le lisais simplement, je me suis mis à l’apprendre ensuite.
Là, je continue à le travailler pendant la journée et à le réciter dans le métro, comme un musicien fait ses gammes avant son concert du soir! Le personnage vit en moi hors des représentations…

_ Comment un comédien peut-il appréhender un monologue comme celui de Lucky ?
_ Je suis passionné par ce personnage, mais je ne savais pas par quel bout le prendre. Dans les mises en scène que j’ai vues, Lucky était une sorte d’hystérique qui débitait son monologue à toute vitesse, le transformant en performance. Bernard Levy voulait trouver un sens à ce que ce type dit, ne pas en faire un maniaque qui éructe mais plutôt quelqu’un qui étouffe tellement il veut raconter une histoire, d’autant qu’il a aussi des pertes de mémoire.
Nous avons donc pris le texte en cherchant ce que pouvait signifier chaque phrase : les spectateurs ne perçoivent pas forcément tout le sens, mais l’important est qu’ils sentent qu’on leur raconte quelque chose même s’ils ne savent pas quoi. Et c’était essentiel pour nous en tant qu’artistes de donner un sens à ce monologue.

_ J’imagine que le sens de ce monologue est trop complexe pour l’épuiser en trois minutes, mais pourrais-tu donner une ou deux clés pour mieux le comprendre?
_ Dieu est très présent dans ce monologue : il y a l’idée que même si l’on croit en l’existence d’un Dieu, l’homme ne grandit pas. On peut aussi lire en filigrane que, même s’il ne se manifeste pas, Dieu est là.
Il est important de préciser aussi que le personnage de Lucky a un sens, qu’il reste digne malgré la maltraitance qu’il subit : face à ce qu’on lui inflige, il a choisi l’impassibilité et la dignité. On peut relier tout cela à la guerre, d’autant qu’il parle beaucoup de pierres, ce qui renvoie pour nous aux ruines dues aux destructions. C’est pour évoquer cela et aussi rappeler l’accent yiddish que je prenais à un moment dans Fin de Partie que j’ai décidé de prononcer le bout de phrase “les flammes, les pleurs, les pierres” en yiddish : ces mots sont d’ailleurs les mêmes en yiddish et en allemand…
Et tout cela, c’est le génie de Beckett, est entrecoupé de choses drôles sans signification particulière. Relevons par exemple les noms qu’il donne aux pseudo-scientifiques dont il parle : Fartov et Belcher. To fart en anglais signifie péter, et to belch, roter. Ces scientifiques s’appellent donc Péteur et Roteur... »

Je passe ensuite à la loge d’à côté pour parler à Patrick Zimmermann qui joue Pozzo, le partenaire (bourreau?) de Lucky:


« _ Gilles Arbona, qui interprète Vladimir, me disait que le personnage de Pozzo véhiculait l’histoire, qu’est-ce que cela  vous évoque ?
_ On ne se tutoyait pas, hier?

_ Je suis très vieux jeu. Gilles Arbona, qui interprète Vladimir, me disait que le personnage de Pozzo véhiculait l’histoire, qu’est-ce que cela t’évoque ?
_ Je dirais qu’à part l’enfant joué par Garlan Le Martelot (et encore...), tous véhiculent l’histoire. Le couple Pozzo-Lucky est un "accident" qui intervient dans l’histoire d’Estragon et Vladimir, et Vladimir se met même à vouloir jouer à Pozzo et Lucky, comme s’il y avait une sorte d'universalité dans ce couple. Mais les témoins, les révélateurs de l’histoire sont surtout, pour moi, Vladimir et Estragon.

_ Que représente ce couple Pozzo-Lucky, et pourquoi est-il universel, à ton avis?

_ Ce n’est pas une fable simpliste opposant opprimeurs et opprimés : Beckett va au-delà de ça pour faire de ce couple un véritable pan de l’humanité qui dépeint aussi nos manières d’être, et peut-être y a-t-il du Pozzo et du Lucky en chacun de nous.
Et il y a quelque chose de cosmique dans ce que Pozzo dit : à peine nés, nous sommes déjà morts, le même jour, le même instant, les femmes accouchent à cheval sur une tombe. C’est en fait le constat terrifiant de l'insignifiance de la vie, cela rejoint ce que dit Estragon lorsqu’il annonce qu’il ne veut plus respirer : mais ne plus respirer, c’est la mort! Le temps n’est rien et la vie est ailleurs… Mais ce n’est que l’un des milliers de fils que l’on peut tirer d’En attendant Godot !

_ On ne va pas pouvoir tous les passer en revue, mais y aurait-il un autre de ces fils dont tu aimerais parler?
_ Le texte écrit par Lola Gruber dans le programme de salle de l’Athénée est très beau et remet en jeu la question de Dieu : je pense aussi que c’est un point important. Beckett a dit que s’il avait voulu parler de Dieu, il aurait appelé sa pièce En attendant Dieu et non En attendant Godot, mais c’est peut-être de la mauvaise foi… On dit toujours que la pièce ne parle pas de Dieu parce que Beckett s’en défend, mais ce n’est pas parce qu’il s’en défend que c'est vrai !
On pourrait aussi lire la pièce sous l’angle de "l'usage" qu'on fait de Dieu (et non sous l’angle de Dieu lui-même, en fait). Les hommes ont tout de même décidé qu’il existe un Dieu qui nous surpasse, qui nous est supérieur et qui détient un pouvoir sur nous! C’est une sorte d’aliénation, qui prévoit même l'idée de punition… À un moment, Estragon propose d’arrêter d’attendre Godot, et Vladimir répond qu’il les punirait : ils s’imposent donc l’aliénation d’attendre quelqu’un qui les punirait s’ils arrêtaient d’attendre, et qui est tellement envahissant qu’ils pourraient l’attendre pendant cinquante ans.
Godot est-il une invention de Vladimir et d’Estragon? Une invention de tous les hommes? N'est-ce pas de “nous autres”, c’est-à-dire de l’humanité, qu'il s’agit ? D’où cette notion de "l'usage" que l’on fait de Dieu… Et on en fait un usage plutôt désastreux, non ?…

_ Si l’on continue cette hypothèse, le personnage d’enfant interprété par Garlan le Martelot est-il un ange?

_ Non, pour moi, ce personnage est un messager, mais pas un ange : il semble bien humain et raconte que Godot bat son frère, qu’il ne sait pas lui-même s’il est heureux… De même, quand Vladimir lui demande de quelle couleur est la barbe de Godot, il répond “je crois qu’elle est blanche” : il le croit ! Mais il l’a vu Godot, ou non? En tout cas, si je suis convaincu que ce personnage n’est pas un ange, le fait que cela soit un enfant reste mystérieux pour moi…. Dans En attendant Godot, chaque réplique ouvre mille portes…»


Je pourrais continuer la polémique en disant que cette fois, c’est Patrick Zimmermann qui est peut-être de mauvaise foi : après tout, le diable étant un ange déchu, il pourrait aussi bien être le frère battu dont cet enfant parle... Il est certain en tout cas que, à propos d’En attendant Godot, la discussion pourrait continuer longtemps.
Elle continue d’ailleurs, puisqu’à la lecture de ce paragraphe avant parution du billet, Patrick Zimmermann m’écrivit :


«Ah bon ? De mauvaise foi ? Mais ce n'est pas parce que je n'en ai pas parlé que je le conteste... Je trouve, au contraire, ton idée très intéressante, celle de cet ange déchu qui s'appelait Lucifer (celui qui porte la lumière !). Cela pose même des questions : si l'on chasse celui qui éclaire, pour quoi serait-ce, sinon pour obscurcir ? Je nous sens mal partis…»


Je ne sais pas si nous somme mal partis, mais en tout cas, En attendant Godot est bientôt fini : pour découvrir ou redécouvrir le texte dans la mise en scène de Bernard Levy, vous avez jusqu’à samedi!
L’Athénée accueillera ensuite l’opéra de Mozart Cosi fan tutte. Bonne journée!

Coup de théâtre

Sortez les masques à gaz !

Posté le : 25 mars 2009 07:32 | Posté par : Clémence Hérout
Catégorie : En attendant Godot

Les habitants du 24 rue de Caumartin ont dû se demander ce que faisaient ces énergumènes en masque à gaz dans la cour qu’ils partagent avec l’Athénée : c’était en fin février, les représentations d’En attendant Godot n’avaient pas encore commencé et l’heure était encore aux répétitions et créations.

(c) Florence Cognacq

Vous reconnaîtrez donc peut-être, sur un cobaye bien dévoué, le costume que porte Patrick Zimmermann au deuxième acte d'En attendant Godot en train de subir un traitement accéléré de vieillissement en spray.

Les photos sont de Florence Cognacq, attachée à la communication à l’Athénée Théâtre Louis-Jouvet.

Il reste encore cinq représentations d’En attendant Godot dans la mise en scène de Bernard Levy à l’Athénée… Bonne journée !

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