le blog de l'athénée

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Pleins feux

Vous mettrez bien un "s" à "poupées"?

Posté le : 19 avr. 2010 08:27 | Posté par : Clémence Hérout
Catégorie : Archives

À l’Athénée, Dans la colonie pénitentiaire s’est terminé ce week-end: les musiciens du quintette à cordes de l’Opéra national de Lyon et leur chef Philippe Forget ont pu laisser leurs robes de justice traîner un peu plus longtemps que d’habitude sur les sièges avant la reprise de l’opéra à la Comédie de Valence le 4 juin prochain.

 

Il faudra attendre plus de deux semaines avant de revoir un spectacle à l’Athénée: rendez-vous le 6 mai pour Une Maison de poupées d’Henrik Ibsen mis en scène par Nils Öhlund.

Vous avez peut-être déjà beaucoup entendu parler d’Une Maison de poupées (souvent sans S à “poupée”, mais à l’Athénée cela sera au pluriel): par un curieux hasard, la pièce aura en effet été l’objet de quatre mises en scène cette saison à Paris.

Nous aurons tout le temps de parler de la singularité de celle de l’Athénée, tout en sachant que vous avez peut-être déjà aussi beaucoup entendu parler de Nils Öhlund, son metteur en scène: la saison dernière à l'Athénée, il interprétait le rôle de Hugo dans Les Mains sales de Sartre et celui de Skouratov dans Les Justes de Camus, tous deux mis en scène par Guy-Pierre Couleau.
Vous pouvez le revoir en photo sur le blog ici ou relire son interview (l'intégralité des billets publiés sur le blog concernant Les Mains sales est ici, et pour Les Justes cela sera par ).


Bon lundi sous le soleil et bon courage aux bloqués de l’avion et aux paralysés du train (je fais moi-même partie de l’une des deux catégories, vous permettez que je m’auto-console, sans mauvais jeu de mot sur “auto”?) À demain.

Coup de théâtre

Écrits de spectateurs 3 - Jean

Posté le : 18 janv. 2010 09:19 | Posté par : Clémence Hérout
Catégorie : Archives

Dans le cadre de la publication de vos écrits, voici aujourd’hui ce que m’a envoyé Jean, fidèle spectateur de l’Athénée qui nous propose une rétrospective de la saison 2008-2009:


«Je m’étais promis de faire un bilan de la saison passée pour faire le point et aborder la nouvelle saison, l’âme sereine.

Une chose est sûre, ayant vu 11 spectacles sur 12 l’année dernière (il manquait La Cantatrice chauve chantée) et ayant apprécié 10,5 spectacles sur 11, je ne pouvais cette année que prendre un abonnement. Comme je ne me refais pas : j’ai mis la note de 7,9 sur 10 en moyenne pour l’ensemble de la saison.


Coté musique, 3 propositions (+ La Cantatrice) opposées mais alliant la même qualité d’interprétation, de mise en scène, de décors et de mise en lumière.
Les moyens financiers et les subventions (?) permettent de soutenir le professionnalisme des créateurs (chacun dans son domaine).

Le burlesque de L’Opéra de quatre notes renvoie au sérieux de Cosi fan tutte qui s’oppose à l’oppression de Riders to the Sea.
Trois façons d’aborder la musique mais avec le même degré d’exigence. Cela m’a rappelé la soirée Olivier Messiaen, une découverte pour moi.


Coté théâtre “sérieux”, 5 pièces classiques mais difficiles et le plaisir de voir le travail auprès des lycées pour faire venir ces jeunes vers des textes qu’ils ne trouveront pas dans les théâtres privés (ou difficilement car on n’y rit pas dans ces pièces).

L’opposition entre Les Justes et Les Mains sales m’est remontée à la mémoire en voyant récemment le téléfilm sur Camus. Ces deux pièces, présentées l’une derrière l’autre, éclairaient le conflit entre les deux auteurs.
J’ai écrit, dans mes notes sur mes soirées : "On avance vers la notion de combat politique et on s’éloigne du meurtre politique" en parlant des Justes vis-à-vis des mains sales.

Par ailleurs, j’ai été impressionné par Bezace dans Après la Répétition, la meilleure pièce de la saison suivant mon baromètre. Quelle maîtrise du texte et des sentiments alors qu’il ne se passait rien sur scène en terme d’action.
Les mises en perspective de En attendant Godot (Où est la réalité de la / leur vie ? Qui est esclave de qui ? Qui est méchant ? Qui choisit sa vie ?) rappellent le Rêve d’automne (la recherche ou la quête d’une raison de vivre).


Pour se détendre, l’Athénée a proposé La Puce à l’oreille où “Le jeu des comédiens est tel que mon voisin n'a pas remarqué que les deux sosies étaient joués par la même personne”!. Belle performance de l’acteur. [NDLR : David Ayala]


Côté découverte
, j’ai regroupé Claus Peyman… / Sik Sik et Le Tribun / Finale. Sik Sik est d’une drôlerie où il n’est pas nécessaire de connaître l’italien pour comprendre l’intrigue et voir venir la chute finale.

Le Tribun a été une belle performance car le texte ne disait rien, seul comptait le contexte.
Le dictateur “aime” son peuple, pense (hypocritement) que le peuple pense comme lui, ne veut que le “bien” du peuple même si le peuple doit souffrir. Beau programme.


Comme le programme ne contient “que” 12 spectacles, je dois donc compléter mes sorties avec d’autres théâtres publics et privés.
Je dois reconnaître que les subventions permettent aux théâtres nationaux des prix bas et des spectacles de qualité où l’objectif n’est pas QUE de rechercher les spectateurs mais aussi de proposer d’autres façons de faire du théâtre avec toujours le même degré de qualité, tous types de spectacles confondus (du One man show à l’opéra-ette).
Les propositions des théâtres privés sont beaucoup moins variées : de la comédie où le rire doit être présent, pour l’essentiel. Mais parfois, certaines scènes peuvent présenter des pépites. C’est toutefois de la pêche à la ligne.

La saison a ainsi été une succession de découvertes (pour moi) comme semble être la saison actuelle avec un début remarquable (Minetti) mais j’en reparlerai peut-être l’année prochaine.
Bonne saison à tous




J’espère continuer à recevoir de nouvelles contributions de votre part!
Bon début de semaine à tous.

Coup de théâtre

Écrits de spectateurs 1 - Laetitia

Posté le : 30 nov. 2009 08:40 | Posté par : Clémence Hérout
Catégorie : Archives

Souvenez-vous, je vous proposais le 28 octobre dernier de prendre ma place sur le blog: Laetitia en a profité pour me faire parvenir un texte qu’elle m’avait écrit il y a quelques mois mais qu’elle ne m’avait pas envoyé à l’époque. Le voici en intégralité, en espérant qu’il ouvrira une longue série sur toute l’année!

 

«L’Athénée vu par...

L’Athénée …
Ma première fois à l’Athénée, c’était pour assister à Sei personnagi in cerca d’autore, en VO s’il vous plaît ! Ce qui, à mon avis, correspond bien à l’esprit de l’Athénée, où la programmation est toujours très exigeante, et ne répond manifestement à aucune pression concernant son audience…ce qui est une bonne chose à mon avis. L’année suivante, autre OTNI (Objet Théâtral Non Identifié), Voyage en Sicile, une double pièce ou pièce double de Pirandello, d’une délicatesse, d’une beauté et d’une étrangeté infinies…
La saison qui s’achève fut de loin ma plus assidue à l’Athénée : Claus Peyman/Sik Sik (encore un morceau de bravoure bien singulier, mais très plaisant), Riders to the Sea (intéressant), et pour finir en beauté, Les mains justes, comme vous les nommez, avec vifs débats à la clef (mais qu’elles qu’aient été les opinions préalables et les a priori, il semble bien que les qualités de dramaturge de Sartre l’aient emporté, indépendamment du propos, et de l’homme).
L’Athénée, c’était d’abord seule, puis avec des amies, et même ma mère pour Les Justes.
C’est réserver les places sur Internet, ou, profitant de mon âge, les places au dernier moment pour qu’elles soient moins chères.
C’est le jeune homme qui vend les places que nous ne réussissons pas à faire sourire.
C’est tous ces ouvreurs en salopette rouge.
C’est le bar, avec la petite terrasse, où à l’issue de la dernière représentation des Justes, nous avons pu observer les acteurs au naturel.
C’est le couloir où j’ai pu exprimer à Frédéric Cherboeuf, un acteur que j’ai pu applaudir à plusieurs reprises, mon admiration.
La salle à l’italienne…(sujet largement abordé par vous !)
Et puis c’est vous et votre blog, qui depuis près d’un an, rythmez mes semaines. Après avoir pesté (peu de temps) de cette livraison quotidienne que je n’avais pas sollicité, je me suis mise à les lire, de plus en plus souvent, et à me passionner pour les coulisses du théâtre que vous décrivez avec art.
J’espère que vous revenez l’année prochaine !
Merci ! »

D'hier à aujourd'hui

“Sourire‚ faire le bel esprit. Et taire la menace de la mort.”

Posté le : 19 nov. 2009 08:44 | Posté par : Clémence Hérout
Catégorie : Archives

Le mardi 10 mai 1994, Jean-Luc Lagarce, metteur en scène de La Cantatrice chauve, écrit dans son Journal :
Dois aussi appeler Martinet et l’Athénée pour un rendez-vous et parler de la saison 1995-1996. (On ne hurle pas de rire !)”

Je ne l’avais pas réalisé, mais c’est vrai, avant de mourir en 1995, Jean-Luc Lagarce est passé dans les murs de l’Athénée et a collaboré avec son directeur Patrice Martinet qui a bien voulu nous livrer ses souvenirs à ce sujet.

Lorsque Patrice Martinet prend la direction de l’Athénée en 1993, il a déjà vu et particulièrement apprécié deux mises en scène de Jean-Luc Lagarce: Le Malade Imaginaire et La Cantatrice chauve, qu’il ne pourra d’ailleurs pas programmer immédiatement à cause d’une histoire de droits exclusifs accordés à un certain Théâtre de la Huchette à Paris…
Patience étant mère de sûreté, cette Cantatrice chauve sera finalement donnée à l'Athénée en 2007 puis en 2009 (et c'est justement ce que vous pouvez aller voir jusqu'à samedi).

Patrice Martinet décide alors de programmer le spectacle que Jean-Luc Lagarce est en train de préparer: L’Île des Esclaves de Marivaux sera représenté à l’Athénée pour la première saison du mandat de Patrice Martinet qui parle aujourd’hui de Jean-Luc Lagarce comme d’un homme qui aimait le théâtre dans tous ses aspects, dans la définition que Brecht en donnait -quand le bricolage rencontre la métaphysique.

L’Athénée ferme pour travaux en fin 1995, et Patrice Martinet programme Lulu de Wedekind mis en scène par Jean-Luc Lagarce pour la réouverture du théâtre après la rénovation de sa façade.
Les répétitions sont difficiles: les travaux sont plus importants que prévus, l’équipe se retrouve à travailler dans des conditions très inconfortables et la date de la première doit être repoussée pour laisser au chantier de rénovation le temps de se terminer…
En octobre, les répétitions s’interrompent le temps de la tournée d’un autre spectacle de   la compagnie: c’est à ce moment-là, hors de l’effervescence de la création de Lulu, que Jean-Luc Lagarce est mort.

À l’exception de l’acteur Daniel Emilfork qui préfère se retirer du projet, l’équipe choisit de mener Lulu à son terme. C’est François Berreur qui en achève la mise en scène et la première a lieu le 8 janvier 1996 dans la grande salle de l’Athénée.

Au même moment, salle Christian Bérard, Mireille Herbstmeyer, qui interprète encore aujourd’hui Madame Smith dans La Cantatrice chauve, joue Les Règles du savoir-vivre dans la société moderne écrit et mis en scène par Jean-Luc Lagarce.


L’Athénée est restée fidèle à Jean-Luc Lagarce: pour voir sa mise en scène de La Cantatrice chauve, vous avez jusqu’à samedi.
Et pour découvrir Les Règles du savoir-vivre dans la société moderne, toujours avec Mireille Herbstmeyer mais cette fois dans la mise en scène de François Berreur, cela sera du 3 au 12 décembre prochains...

Bonne journée à tous.

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