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Perspective

Una notte a Napoli

Posté le : 16 janv. 2017 22:05 | Posté par : Clémence Hérout
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En ce moment, dans la petite salle de l’Athénée, se jouent trois textes italiens réunis dans un spectacle d’1h15 : les pièces Dolore sotto chiave (Douleur sous clé) et Pericolosamente (Dangereusement) d’Eduardo de Filippo, précédées d’un prologue de Luigi Pirandello.

De Filippo est l’un des représentants les plus connus de ce qu’on appelle le théâtre napolitain -certaines de ses pièces ne sont d’ailleurs pas écrites en italien, mais dans le dialecte parlé à Naples.

Si le dialecte napolitain est resté aussi fort, c’est sans doute par résistance aux nombreuses dominations étrangères sur Naples (dans l’ordre : normande, angevine, aragonaise, espagnole, autrichienne, française, avant l’unification italienne).
 
Le théâtre napolitain a également subsisté comme expression du peuple et spécificité culturelle face aux cultures officielles. Le théâtre napolitain typique est une description de la vie quotidienne à Naples, souvent sur un mode satirique.
La plupart des dramaturges sont aussi acteurs, comme Eduardo Scarpetta (fin du 19e - début du 20e), qui a écrit des textes sur la misère des gens autant amers que drôles.

En 1917, les théâtres de variétés sont fermés par le gouvernement italien. Plusieurs compagnies inventent un nouveau genre inspiré de chansons et rassemblant vers, prose, et musique.
Le dramaturge Raffaele Viviani (20e) écrit par exemple plusieurs pièces à la fois tragiques et comiques en un acte décrivant la vie des Napolitains. Il est également l’auteur de pièces en trois actes comprenant souvent un personnage représentant un milieu et/ou une condition : c’est l’écrivain et compositeur de la misère et des petites gens, que les spectateurs de l’Athénée connaissent pour son œuvre musicale Circo Equestre Sgueglia, programmée au Théâtre en 2015 dans une mise en scène d’Alfredo Arias. Son utilisation du dialecte napolitain lui valut une interdiction par le régime fasciste

Issu de la tradition du théâtre napolitain, Eduardo de Filippo fonde sa compagnie en 1930 : nous reparlons en fin de semaine de ce lui qu’on a souvent comparé à Molière.
En attendant, vous pouvez allez découvrir deux de ses pièces dans la petite salle Christian Bérard de l’Athénée jusqu’à samedi !

 
Clémence Hérout