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Les arts de la table

Posté le : 12 déc. 2016 18:30 | Posté par : Clémence Hérout
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Si vous êtes un habitué de l’Athénée, vous savez que le Théâtre accueille toujours la compagnie des Brigands autour des fêtes de fin d’année.
À partir de vendredi, vous pourrez découvrir Les Chevaliers de la table ronde, un opéra-bouffe avec treize personnes sur scène et treize personnes dans la fosse, sans compter tous ceux que vous ne verrez pas et qui se sont chargés de la production, de l’orchestration, de la transcription, des costumes, des lumières, des chorégraphies…

Pour les artistes et techniciens, les séances de travail qui auront lieu à l’Athénée cette semaine auront vocation à monter le décor et les projecteurs, prendre ses marques dans cette nouvelle salle, répéter le spectacle, vérifier que tout marche, entendre comment ça sonne, adapter les déplacements par rapport au plateau et aux lumières, placer les accessoires…
Mais à quoi ressemblaient les séances de travail d’il y a deux ans, lorsque la compagnie a commencé à réfléchir au projet ? En bref, comment monte-t-on un opéra, du choix de l’œuvre aux dernières représentations ? C’est le sujet que nous allons aborder dans une enquête à paraître sur le blog en cinq articles.


 (c) Gallica
 
 
Loïc Boissier, délégué artistique de la compagnie des Brigands, raconte que c’est le Palazzetto Bru Zane qui a contacté la compagnie : le Palazzetto Bru Zane a pour vocation de favoriser la redécouverte du patrimoine musical français de 1780 à 1920. Désireux de mettre en avant le répertoire de l’opéra-bouffe, ils ont suggéré plusieurs partitions de Hervé (1825-1892) : la proposition tombait d’autant mieux que, comme le directeur musical Christophe Grapperon l’explique, les Brigands voulaient justement monter depuis longtemps une œuvre de Hervé.
Parmi les partitions proposées, ce sont Les Chevaliers de la table ronde qui ont remporté le plus de suffrages après discussion entre Bru Zane, Loïc Boissier, Christophe Grapperon et Nicolas Ducloux, le chef de chant.

 

Hervé
 
 
Pour Christophe Grapperon, c’est la richesse de la partition des Chevaliers de la table ronde qui s’impose d’emblée : de retour d’exil, Hervé répond à une commande du théâtre des Bouffes Parisiens auparavant dirigé par Offenbach. Le théâtre est important, les chanteurs disponibles de très haut niveau, le public nombreux…
Hervé veut rattraper le temps perdu et profiter de l’occasion pour montrer tout ce qu’il sait faire, donnant à sa partition des allures de catalogue complètement loufoque. Il fait surtout ce qui lui chante en se souciant peu de savoir si c’est en accord avec son époque ou non, persuadé que c’est drôle du moment que ça le fait rire.




 (c) Gallica
 
 
Une fois la partition choisie, Loïc Boissier souhaite trouver son metteur en scène avant de valider définitivement le projet. En tournée de La grande Duchesse, il évoque la question avec Antoine Philippot comédien et chanteur, en lui confiant qu’il aimerait trouver quelqu’un « capable de manger cet ouvrage, de se mettre à table et d’y aller franchement, mais qui connaît également ce style de musique ».

Antoine Philippot a travaillé avec le metteur en scène Olivier Py et son scénographe et costumier Pierre-André Weitz, lequel est également professeur de chant. Connaissant aussi son goût pour le burlesque, il glisse le nom de Pierre-André Weitz à Loïc Boissier, qui est allé lui remettre la partition quelques jours plus tard.

Pierre-André Weitz raconte que c’est exactement ce dont il rêvait : monter un spectacle de A à Z, dans ce répertoire, avec ce livret. Il a rappelé Loïc Boissier le lendemain pour le lui dire.

Nous sommes mi 2014, l’aventure des Chevaliers de la table ronde par Les Brigands est lancée !

 
Clémence Hérout