le blog de l'athénée

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Le jour est gris

Posté le : 26 avr. 2017 05:55 | Posté par : Clémence Hérout
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Résumé de l’épisode précédent :

Nous sommes sur une île minuscule au nord de l’Écosse en décembre 1900. Le gardien de phare Joseph Moore est de retour après deux semaines de congé pour relever l’un de ses trois collègues restés sur l’île. Son approche à bord du bateau chargé du ravitaillement est retardée par une tempête. À leur arrivée, non seulement le phare est éteint, mais le quai n’a pas été préparé pour l’amarrage et aucun gardien ne sort malgré les sirènes déclenchées par le bateau.


Une petite embarcation est mise à la mer pour que le quatrième gardien débarque accompagné de deux autres marins. Mais à leur arrivée, le phare est vide.
Tout est en ordre, à part quelques détails : une chaise a été renversée, une tasse est cassée, l’horloge ne fonctionne plus, des restes d’un repas sont retrouvés sur la table et le canari est très amaigri. Deux cirés et deux paires de bottes sur les trois manquent.

Les marins se précipitent pour fouiller les rochers de la petite île. Le quai ouest est endommagé certes, mais aucune trace des trois gardiens. Et s’il y a eu une forte tempête, il est de toute façon peu probable qu’ils se soient aventurés sur la jetée.

 
 
Joseph Moore et le commandant du bateau reviennent examiner le journal de bord des trois gardiens de phare James Ducat, Thomas Marshall et Donald McArthur. Les derniers jours, il avait été tenu par Thomas Marshall.


« 12 décembre
Coup de vent du nord quart nord-ouest. Mer démontée. Isolés par la tempête.

21 heures. Jamais vu un tel ouragan. Vagues très hautes, se brisant sur le phare. Tout est en ordre. Ducat irritable.

Minuit. La tempête fait toujours rage. Le vent ne mollit pas. Isolés, ne pouvons sortir. Un navire passe en actionnant sa sirène de brume. Je peux voir les lumières des cabines. Ducat tranquille. Mc Arthur pleure.


13 décembre
L’ouragan a continué toute la nuit. Le vent hale l’ouest quart nord-ouest. Ducat tranquille. McArthur prie.

Midi. Le jour est gris. Moi, Ducat et MacArthur avons prié.


15 décembre. 13 heures.
Tempête terminée. Mer calme. Dieu est au-dessus de tout. »


Le journal s’arrête là, dix jours avant l’arrivée du bateau sur l’île.
Sauf qu’aucune tempête n’a été signalée mi-décembre au large de l’Écosse. Et que Joseph Moore a certifié n’avoir jamais vu ses camarades, qui étaient des marins aguerris, ni prier ni pleurer.

Malgré l’enquête dépêchée par les autorités britanniques, on n’a jamais su ce qui était arrivé aux trois gardiens du phare d’Eilean Mòr.


Le compositeur Peter Maxwell Davies a imaginé leurs derniers jours dans son opéra The Lighthouse : c’est à l’Athénée jusqu’à après-demain dans une mise en scène d’Alain Patiès et une direction de Philippe Nahon.
 
Clémence Hérout